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« Dans une fusion, les DRH sont trop peu impliquées »

L'actualité | L'INTERVIEW | publié le : 10.04.2007 | Emmanuel Franck

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« Dans une fusion, les DRH sont trop peu impliquées »

Crédit photo Emmanuel Franck

E & C : Hewitt a rendu publique, le 3 avril, une étude* sur les risques liés à la gestion du capital humain lors des opérations de fusion et d'acquisition. Quels en sont les principaux enseignements ?

G. C. : Le premier enseignement est que les fusions et acquisitions ont atteint un niveau qui ne s'est pas vu depuis 2000 : la moitié des entreprises que nous avons interrogées ont déclaré avoir été impliquées dans au moins quatre opérations de ce type au cours des 24 derniers mois.

L'étude révèle également un paradoxe. Les entreprises sont de plus en plus conscientes des risques que font peser sur ces opérations la non-prise en compte du facteur humain. Elles mettent en place des outils pour tenter d'identifier ces risques, mais seules 32 % d'entre elles s'en servent pour fixer le prix de l'entreprise qu'elles acquièrent. Au cours d'une négociation, les DRH peuvent créer une réelle valeur ajoutée, mais elles sont souvent trop peu impliquées en amont.

E & C : Quels sont les risques liés au capital humain, et où la direction des RH peut-elle agir ?

G. C. : En amont, le risque le plus apparent est celui lié aux engagements de passifs sociaux (retraites, notamment) de l'entreprise rachetée. Les éléments liés aux acteurs clés de l'entreprise (packages spécifiques...), la valorisation des écarts entre l'acquéreur et la cible (structures de rémunérations, niveaux des couvertures sociales...) peuvent également influer sur le prix. Autant d'éléments qu'une DRH sait évaluer.

Dans la période de transition, l'enjeu étant de maintenir un bon niveau de performance tout en préparant le futur, le rôle de la DRH est essentiel. Il faut veiller, par exemple, à ce que le sentiment de fierté des managers de l'entreprise acquéreuse ne crée pas un climat contre-productif et, du côté de l'entreprise achetée, il faut tenir compte de la peur des salariés de perdre leur emploi. En phase d'intégration, le rôle de la DRH est de permettre l'émergence d'une nouvelle culture commune.

*Etude réalisée fin 2006 par Internet auprès de 60 entreprises d'Europe de l'Ouest, employant 2 millions de salariés.

Auteur

  • Emmanuel Franck