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« Scénariser une pédagogie reste le problème majeur »

Dossier | ENTRETIEN AVEC | publié le : 10.04.2007 | L. G.

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« Scénariser une pédagogie reste le problème majeur »

Crédit photo L. G.

E & C : Depuis quelques mois, dans les salons consacrés au e-learning, les prestataires émettent des commentaires positifs sur l'état du marché. Est-ce justifié ?

C. L. : C'est globalement vrai. Les appels d'offres sont plus fréquents et plus importants. Nous l'avons nous-mêmes constaté, depuis 2006, à travers nos activités d'assistance à maîtrise d'ouvrage sur des projets e-learning.

E & C : Dans les entreprises, les réticences vis-à-vis du e-learning tombent . Pour quelles raisons ?

C. L. : A cause de la complexité des réformes et des projets, de l'urgence des objectifs, de la nécessité de donner de la cohérence, de mobiliser rapidement, de fédérer, de pérenniser... Dans le secteur public, par exemple, d'importants projets de formation, concernant notamment les réformes hospitalières, se lancent, maintenant, en partie, sur des modalités e-learning. Idem pour les grands comptes privés pour la formation du personnel aux nouveaux produits et services.

E & C : Grands comptes et PME ne sont pourtant pas au même niveau de maturité...

C. L. : Oui, mais les logiques de diminution/rationalisation des temps de formation sont les mêmes. Les grands comptes ont des retours d'expérience depuis 2000. Ils ont connu déboires et succès et ont maintenant des logiques industrielles rodées. Les jeux d'acteurs internes et le positionnement des équipes e-learning sont désormais stabilisés. Et le «blended learning», le mélange des genres pédagogiques, est la règle.

Hors grands comptes, on s'y met aussi grâce à la baisse des coûts des solutions, aux platesformes gratuites ou hébergées. La plateforme e-learning n'est plus un enjeu. La question principale est celle de la production de contenus et de nouvelles prestations.

E & C : Justement, les outils d'autoproduction se développent. Sont-ils bien utilisés ?

C. L. : Ces outils de «rapid learning», comme on les nomme, sont intéressants. Mais attention : la caméra ne fait pas le cinéaste. La scénarisation pédagogique est le coeur du problème. Or, ces outils ne donnent pas, en eux-mêmes, la «routine» et le «processus interactif» de production. Et pour développer ces qualités et éviter les formations «pousse-boutons», il n'y a pas de secret : il faut du temps, de l'imagination, des fondamentaux en pédagogie et une maîtrise de l'outil.

(1) Cellule de veille et d'accompagnement des politiques publiques de développement des formations ouvertes et à distance.

Auteur

  • L. G.