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Enquête

« Les DRH ont une perception trop classique des acheteurs »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 03.04.2007 | E. F.

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« Les DRH ont une perception trop classique des acheteurs »

Crédit photo E. F.

E & C : Vous avez publié, en 2006, une étude* sur la «collaboration entre directions RH et achats». Pourquoi cette étude ?

A. S. : Après avoir rationalisé leurs achats de production, les entreprises sont maintenant en train de s'intéresser à leurs achats indirects, dont les achats de prestations RH. L'extension du périmètre des acheteurs dans ces domaines implique qu'ils interviennent en amont des décisions, au moment de la définition du besoin. Or, ils éprouvent des difficultés, dont une part résulte du fait que la fonction RH tient à son pré carré. C'est pourquoi il nous a semblé vraiment important de mieux connaître les freins à une collaboration efficace entre ces deux fonctions, et les pistes d'amélioration.

E & C : Quels sont ces freins ?

A.S. : Très majoritairement (71 %), les DRH reprochent aux acheteurs de mal connaître les spécificités des métiers RH, ce que j'interprète à la fois comme une critique des compétences des acheteurs, mais aussi comme un souci de préserver leurs prérogatives. Par ailleurs, ils sont 13 % à estimer que les acheteurs ont une approche trop rigide et procédurière. Dans la mesure où les acheteurs sont garants d'une méthodologie dans la relation avec le fournisseur, je pense qu'être procédurier est, ici, une qualité. Enfin, 8 % leur reprochent de ne pas tenir suffisamment compte des rapports humains avec les fournisseurs. A mon sens, le fait que la fonction RH entretienne des relations affectives avec ses fournisseurs ne doit pas dispenser de négocier froidement.

Un autre frein est la perception trop classique qu'ont les DRH des acheteurs. Pour 42 % d'entre eux, la contribution des acheteurs est de négocier ; pour 40 %, de fournir une meilleure visibilité du marché ; et pour 18 % seulement, de participer à la définition des besoins.

E & C : A l'heure actuelle, dans quels domaines y a-t-il collaboration entre RH et achats ?

A.S. : 54 % des DRH nous ont répondu qu'ils recouraient, parfois ou systématiquement, aux acheteurs pour leurs achats d'intérim ; 46 % pour ceux de formation ; et 40,5 % pour leurs achats de recrutement. Autant ils estiment que l'achat d'une prestation d'intérim, standardisée et peu différenciée, se prête à la rationalisation, autant ils ont le sentiment que la relation avec un recruteur est d'abord intuitu personae.

*Réalisée entre février et mai 2006 par le 3e cycle IMA, auprès de 50 DRH.

Auteur

  • E. F.