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Enquête

L'achat d'intérim «industrialisé»

Enquête | publié le : 03.04.2007 | E. D.

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L'achat d'intérim «industrialisé»

Crédit photo E. D.

Le prix d'achat des prestations d'intérim est fixé dans des contrats-cadres. Les DRH interviennent, dans un deuxième temps, pour fixer un cahier des charges. Le choix final de l'intérimaire revient aux chefs de chantier.

Depuis le début de l'année 2006, la société Spie Batignolles, 4e groupe français de BTP, utilise un système, baptisé Eureka, destiné à acquérir sur un mode électronique des contrats de mise à disposition d'intérimaires, le secteur du BTP étant un gros consommateur de travail temporaire. « Nous possédions déjà des contrats-cadres avec la dizaine de sociétés de travail temporaire (STT) référencées chez nous. Nous avons souhaité prolonger et «industrialiser», dans le bon sens du terme, cette démarche », explique Michel Collot, directeur des achats du groupe. Le «coefficient», d'où découle le prix de la prestation des STT, est négocié dans ces contrats- cadres. Il est fonction du métier et de la qualification.

Cahier des charges

Concrètement, la DRH et la direction des achats ont mis au point un cahier des charges exhaustif des exigences de l'entreprise en matière de main-d'oeuvre, qui a été présenté aux sociétés de travail temporaire sélectionnées. Aujourd'hui, l'ensemble des chefs de chantier et des conducteurs de travaux ont à leur disposition, électroniquement, l'offre globale des STT. « Ils peuvent donc formuler leurs besoins à ces sociétés, à discrétion. Sollicitées, en retour, celles-ci proposent leur offre. Puis, les chefs de chantier effectuent leur choix et passent leurs commandes à travers l'outil électronique d'achat », précise Michel Collot.

Vision globale des profils et des missions

Avantage du système : sur ces listes, les chefs de chantier disposent de tous les renseignements souhaités (profil des intérimaires, qualification...) pour effectuer leur choix. Une fois l'accord de mise à disposition finalisé, le DRH, au niveau groupe, possède une vision globale du profil et des missions (durée, types de chantier) des personnels intérimaires qui travaillent pour le compte de Spie Batignolles. « Cela est très utile pour pouvoir répondre, quasiment en instantané, aux demandes éventuelles émanant de l'inspecteur du travail », précise Michel Collot.

1 000 commandes en 2006

Pionnière dans l'expérimentation de cette démarche électronique d'achat inédite, Spie SCGPM, la structure parisienne du groupe, peut déjà s'enorgueillir d'avoir effectué 1 000 commandes en 2006, ce qui représente la mise à disposition de 130 intérimaires en équivalent temps plein. « D'ici à dix-huit mois, toutes les sociétés du groupe l'utiliseront. Au final, nous estimons qu'Eureka nous fera économiser de 2 % à 3 % sur notre note globale », assure le directeur des achats. Concrètement, sur le terrain, comment les chefs de chantier ont-ils réagi ? « Ils doivent être plus précis, plus rigoureux dans leur commande qu'auparavant. En contrepartie, ce formalisme constitue autant de preuves en cas de conflit ou d'accident d'intérimaires », note Michel Collot.

Dans le sillage d'Eureka, peut-on voir, dans les mois à venir, une démarche structurée de ce type, pour d'autres types de prestations RH ? « Nous réfléchissons à, éventuellement, référencer et optimiser le recours aux cabinets de recrutement, afin de nous inscrire, là aussi, dans une démarche de progrès », souligne Michel Collot.

Spie batignolles

> Secteur : BTP.

> Effectifs : 6 400 salariés.

> Nombre d'implantations : plus de 60.

> Chiffre d'affaires prévisionnel 2006 : 1,27 milliard d'euros.

Auteur

  • E. D.