E & C : La Cnamts (1) organise, jusqu'au 31 mars, la «Semaine prévention des TMS». Qu'attendez-vous de cette manifestation ?

S. S. : Pendant toute cette semaine, les Cram et les Caisses générales de sécurité sociale vont, en effet, organiser, partout en France, des réunions-débats, des colloques, des visites d'entreprises, dans le but de sensibiliser sur la prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS). Notre objectif est bien de démontrer que cette pathologie professionnelle n'est pas une fatalité. Des entreprises ont réussi à la combattre efficacement ou à endiguer sa progression, pourquoi pas les autres ?

L'enjeu est de taille. Il est non seulement humain, mais également économique. En 2005, sur une dépense globale de 1,4 milliard d'euros correspondant à l'indemnisation des maladies professionnelles, les TMS ont généré un coût de 650 millions d'euros et la perte de 6,5 millions de journées de travail ! Les TMS, qui touchent désormais tous les secteurs d'activité, représentent environ 75 % des maladies professionnelles nouvellement reconnues.

E & C : Pourquoi avoir attendu 2007 pour mettre sur pied un tel événement, alors que le nombre de ces pathologies augmente régulièrement depuis plusieurs années ?

S. S. : Cela fait longtemps que la Cnamts et le réseau des Cram se mobilisent sur ce sujet, mais, c'est exact, il s'agit de la première manifestation nationale de grande ampleur que nous organisons. Elle s'inscrit, en fait, dans le cadre de notre convention d'objectifs avec l'Etat. Par ailleurs, avec la Direction générale du travail et d'autres organismes partenaires, nous réfléchissons actuellement à la manière dont nous pourrions prendre part à la semaine sur les TMS que prépare, pour octobre prochain, l'Agence européenne de Bilbao pour la sécurité et la santé au travail.

(1) Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés.