Comment parvenir à concilier le besoin de flexibilité des entreprises pour maintenir leur compétitivité et celui, tout aussi légitime, de sécurité des salariés ? La quadrature du cercle ? Une solution existe, mais reste confidentielle. Relativement récente, elle ne concerne, pour le moment, que 30 000 salariés. Il s'agit des groupements d'employeurs.

L'idée est simple : les entreprises adhérentes du groupement se partagent des salariés selon leurs besoins (temps partiel, besoin ponctuel, saisonnier). Ces derniers bénéficient d'un contrat à durée indéterminée à temps plein. Les entreprises gagnent du temps sur les procédures de recrutement et de formation puisque les salariés sont fidélisés. Ces derniers, quant à eux, ont un emploi stable. Bref, le dispositif est gagnant-gagnant.

Dès lors, comment expliquer le faible engouement pour la formule ? Les freins sont d'ordre tant culturels - les employeurs sont peu enclins à partager leurs salariés et recourent plus facilement à l'intérim ou aux CDD - que législatifs (dans certains cas, besoin d'un accord tripartite) ou encore politiques. Car si l'idée de départ est simple, la mise en oeuvre d'un groupement d'employeurs se révèle beaucoup plus complexe. La toute nouvelle Union des groupements d'employeurs de France (Ugef), qui a vu le jour en début de mois, devrait accélérer le développement de la formule.