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Les Pratiques

L'hôpital de Blois réduit l'absentéisme

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 20.03.2007 | Violette Queuniet

En agissant sur l'organisation du travail, le Centre hospitalier de Blois a réduit de plus de 80 % l'absentéisme dans le service de pneumologie.

«En 2002, l'hôpital a créé 100 postes. Fin 2002, 50 % de ces postes étaient partis en fumée à cause de l'élévation du taux d'absentéisme. » Le constat établi par Jean-Robert Chevallier, alors DRH du Centre hospitalier de Blois (1), a conduit la direction à mener une action de lutte contre l'absentéisme dans un service particulièrement touché, celui de pneumologie, qui compte 50 agents. Le centre hospitalier a travaillé avec l'Aract (Agence régionale pour l'amélioration des conditions de travail) de la région Centre pour identifier les causes de l'absentéisme et réfléchir aux actions pouvant être menées à titre préventif.

Dysfonctionnements

« L'absentéisme est un symptôme, souligne Saïd Arezki, chargé de mission à l'Aract. La corrélation est forte entre l'absentéisme et les conditions de travail. Dans le service de pneumologie, plusieurs dysfonctionnements étaient patents : la gestion des plannings ne permettait pas aux agents de connaître à l'avance leur emploi du temps ; la charge physique et mentale était particulièrement importante, avec une confrontation quotidienne à la mort ; les fonctions de chacun n'étaient pas suffisamment définies ; enfin, les personnels souffraient d'un manque de reconnaissance de leur travail. »

L'Aract n'a pas établi ce diagnostic seule : un groupe de travail, composé de dix agents, a identifié les problèmes d'organisation et établi un plan d'action, consigné dans une charte signée par la direction de l'hôpital et le service. Une trentaine de solutions ont été ainsi mises en oeuvre. Parmi elles, l'élaboration de leur planning par les aides-soignantes ; l'instauration d'un «staff du matin», réunion de service s'ajoutant au temps de transmission.

Un contrat a été également passé entre la DRH et les infirmières. « Aucune infirmière ne voulait aller en pneumologie, service réputé difficile, de peur de ne pouvoir jamais en sortir. Nous leur avons proposé de s'engager sur un temps donné (deux ans, trois ans, etc.) en leur garantissant qu'au terme de cette période, la DRH leur trouverait une mutation dans un autre service. Cela a été décisif et a permis de constituer de véritables équipes qui ont construit un lien collectif », indique Jean-Robert Chevallier.

Réorganisation des services

Huit mois après la signature de la charte, l'absentéisme avait chuté de 80 %. L'Aract, chargée d'évaluer cette action sur la durée, a constaté, fin 2006, une chute de 88 %. Cette expérience est en cours de transposition dans le service gériatrie, qui comprend 450 personnes réparties dans plusieurs unités. « Il ne s'agit pas de reproduire les solutions mais la méthodologie, note Saïd Arezki, c'est-à-dire l'implication du personnel dans une démarche de réorganisation du travail. »

(1) Il est, depuis le 2 janvier 2007, directeur général adjoint du CHU d'Orléans.

Auteur

  • Violette Queuniet