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Les Pratiques

PSA applique la politique des petits pas avec Apolo

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 20.02.2007 |

Le constructeur réorganise les postes de travail de ses usines de montage pour limiter les déplacements. Sa méthode entend aussi diminuer le stress et les TMS tout en augmentant la productivité.

La méthode Apolo («Amélioration des postes et de la logistique»), que PSA généralisera dans ses usines d'ici à fin 2007, « conjugue efficacité économique avec meilleures conditions de travail », estime Pierre Guénébaut, DRH du site de Sochaux, l'un des premiers du groupe à l'appliquer en totalité depuis fin janvier. Apolo concernera un peu plus de 2 000 personnes se partageant 700 postes de travail dans l'unité de montage final des véhicules.

Déplacements réduits

Le principal objectif consiste à réduire les déplacements de l'opérateur. Celui-ci n'a plus besoin de chercher ses pièces à de multiples endroits, il les reçoit en petits colis à portée de main, « comme un chirurgien dans sa salle d'intervention », compare Jean-Pierre Chantossel, directeur du montage à Sochaux. De plus, un «schéma chronologique de poste» récapitule les opérations dans leur ordre successif, de façon à éviter les allers-retours inutiles. Une chaîne logistique complexe en amont doit garantir un approvisionnement régulier des pièces, censé diminuer le niveau de stress et prévenir les TMS, les opérateurs n'ayant plus à se baisser pour récupérer les colis. L'usine a également revu l'ergonomie des postes.

A l'issue de cette transformation, qui a duré deux ans et demi, les déplacements ont été réduits : le nombre moyen de pas par véhicule est passé de 22 à 17, les distances parcourues ont été divisées jusque par quatre ; 80 % des postes, contre 65 % auparavant, sont classés «stables» : les manipulations se déroulent dans un espace qui n'excède pas la longueur de la voiture. La proportion de postes lourds est passée de 30 % à 20 %. « Apolo a permis de dégager des postes adaptés aux 50 ans et plus, qui représentent la moitié de l'effectif du montage », ajoute Jean-Pierre Chantossel. Le tout sans conflit social et en augmentant la productivité de 5 %, autre objectif clé de cette méthode dont l'esprit rappelle celui du Kaizen.

Des syndicats réservés

Les syndicats se montrent plus réservés. Apolo se résume à une « intensification du travail, qui ne sert qu'à gagner du temps, et augmente les gestes répétitifs », selon Christine Metais, élue CGT au CHSCT. Chez FO, on s'inquiète des augmentations de cadence que générerait la méthode en amont, rapporte Christian Lizier, délégué dans l'usine voisine de Mulhouse.

La méthode a fait l'objet d'une longue concertation avec les syndicats, les CE, les CHSCT et les médecins du travail. A Sochaux, elle s'est préparée par l'interview de tous les opérateurs concernés et la constitution d'une trentaine de groupes de travail. Dans chacun d'eux, moniteurs, chefs d'équipe et techniciens ont dialogué avec l'un des dix ergonomes du site. Apolo a augmenté d'un tiers les suggestions des opérateurs, déposées dans les boîtes à idées.

CHRISTIAN ROBISCHON