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Enquête

« D'ici à 2015, 80 % des postes à pourvoir seront dus au papy-boom »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 20.02.2007 | A. B.

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« D'ici à 2015, 80 % des postes à pourvoir seront dus au papy-boom »

Crédit photo A. B.

E & C : Pensez-vous que les départs à la retraite vont se traduire par une baisse du chômage ?

E. H. : La baisse du chômage dépend bien davantage de la croissance économique et de l'activité des entreprises que des départs à la retraite. Or, depuis 2002, la croissance stagne à 1,4 % en moyenne. Un niveau insuffisant pour créer de l'emploi. Les vieux comme les jeunes deviennent alors la variable d'ajustement des effectifs. Il faudrait atteindre une croissance de 1,6 % pour créer des postes supplémentaires.

Cela dit, l'impact du papy-boom est évident. L'enquête du Centre d'analyses stratégiques (CAS), Les métiers en 2015, parue début janvier, montre bien que sur les 7,5 millions de postes à pourvoir d'ici à cette date, 6 millions, soit 80 %, seront dus au renouvellement des générations.

E & C : Quand aura lieu le pic des départs ?

E. H. : Ce ne sera pas en 2007, mais en 2011-2012. A cette date, la progression de la population active sera quasiment nulle. Autrement dit, nous aurons autant d'entrées sur le marché du travail (environ 800 000 jeunes) que de départs. Actuellement, nous comptabilisons 770 000 départs à la retraite par an (contre 550 000 ces dernières années). Les départs anticipés à la retraite (carrières longues) ont évidemment joué en faveur de ce résultat. Mais ce phénomène va s'estomper. La population active, qui augmente de 30 000 personnes par an actuellement, progressera de 60 000 personnes l'année prochaine, puis se stabilisera au cours des vingt prochaines années.

E & C : Quels seront les métiers les plus touchés par les pénuries de main-d'oeuvre ?

E. H. : Ce sont tous les métiers liés à l'expertise : experts-comptables, ingénieurs, informaticiens. Dans ces domaines, il y aura de nombreux postes à pourvoir. Pour les emplois non qualifiés, les emplois de services, que ce soit l'hôtellerie-restauration, les services à la personne, les services domestiques, vont recruter. On table, par exemple, sur environ 350 000 emplois dans les services à la personne (à temps souvent très partiel).

E & C : Les réorganisations des entreprises n'engendreront-elles pas une contraction de l'emploi ?

E. H. : On ne peut pas éviter la réorganisation d'une entreprise. Il est normal qu'une société devienne plus compétitive et stabilise, en fait, l'emploi, non sur le court terme, mais sur le long terme. Cette réorganisation peut, par ailleurs, avoir un impact positif sur les salaires, voire sur une baisse des prix.

Auteur

  • A. B.