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Les Pratiques

TD Industries inventela scop américaine

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 24.10.2006 | Caroline Talbot, à New York

La PME texane, souvent citée dans le palmarès des meilleures entreprises du magazine Fortune, appartient à ses salariés. Et son mode de fonctionnement évoque celui d'une scop.

TD Industries, petite entreprise d'ingénierie et de construction du Texas, figure régulièrement en bonne place dans le classement des 100 meilleures entreprises où il fait bon travailler réalisé par le magazine Fortune. Cette année encore, TD Industries décroche la 36e place, juste devant... American Express. Les raisons de cette bonne fortune ? La société texane, basée à Dallas, appartient à 900 de ses 1 350 salariés, ou plutôt ses «partenaires», comme les appelle Jessie Mc Cain, la responsable de la division «people» durant vingt-sept ans, aujourd'hui en semi-retraite.

Achat d'actions

TD Industries (234 millions de dollars de chiffre d'affaires), installateur de plomberie, climatisation, électricité, réfrigération... a été créé en 1946 par Jack Lowe senior. Le président a demandé à ses salariés s'ils désiraient investir dans l'affaire, explique Jessie Mc Cain, et, dès 1951, TD Industries passait sous leur contrôle. « Tous les nouveaux venus peuvent acheter des actions, poursuit-elle. Au bout de trois mois de travail, ils ont le droit de placer 10 % de leur paie dans le capital de l'entreprise. Et, chaque fin d'année, 30 % des bénéfices avant impôts sont redistribués en actions équitablement entre tous les partenaires. »

Les salariés propriétaires élisent leur conseil d'administration, qui lui-même sélectionne le Pdg. L'ingénieur Harold Mc Dowell, vingt ans de TD Industries derrière lui, est ainsi devenu le troisième président de l'entreprise en janvier 2005. Et, tout comme ses prédécesseurs, il est à l'écoute de ses partenaires. Jack Lowe senior était un fervent admirateur de l'homme d'affaires Robert Greenleaf, auteur d'un essai sur le «leader serviteur». « Les patrons doivent écouter leurs salariés, les aider à se développer, explique Jessie Mc Cain. S'ils ne progressent pas grâce à la formation ou à leur travail avec un mentor..., le patron ne remplit pas sa tâche. »

Fort de ces bons principes, le Pdg de TD Industries garde toujours sa porte ouverte. Tous les mois, la société organise une réunion d'information sur l'état des finances. Et patron et cadres supérieurs s'attablent régulièrement avec un petit groupe de 25 salariés, pour le petit-déjeuner. Histoire de mieux sentir ce qui se passe sur le terrain.

Ses propres règles

TD Industries a ainsi construit, au fil des ans, sa spécificité et ses règles. Par exemple, le Pdg ne peut pas gagner plus de 10 fois le salaire moyen d'un salarié. Dans les grandes entreprises américaines, le rapport peut être de 430.

Les partenaires encouragent aussi les formations croisées, pour pouvoir changer de métier lorsque la demande faiblit, ou, tout simplement, remplacer au pied levé un collègue malade. « Nous sommes tellement fiers d'être propriétaires, avoue Jessie Mc Cain, que la productivité s'en ressent. »

Auteur

  • Caroline Talbot, à New York