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Les Pratiques

Le Cnam vend son savoir-faire de production

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 17.10.2006 | Rodolphe Helderlé

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Le Cnam vend son savoir-faire de production

Crédit photo Rodolphe Helderlé

Le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), qui développe une ingénierie de la formation à distance depuis 1986, a décidé de mettre sur le marché, outre ses cours, ses savoir-faire de production : réseau de studios, plate-forme de gestion, kit de création autonome...

Depuis 1986, le Cnam développe une ingénierie de la formation à distance tant technique que pédagogique. Il y a vingt ans, le Cnam Pays de la Loire implantait des sites de télé-enseignement. Aujourd'hui, dans cette région, 55 % des inscrits au Cnam ont choisi la voie de la formation à distance, contre 51 % l'année dernière.

En 1998, c'est Plei@d, l'une des premières plates-formes de formation en ligne, qui voyait le jour, toujours dans cette même région. Plei@d permet aux professeurs de mettre à disposition des ressources pédagogiques, de préparer des parcours, de suivre celui de chaque inscrit en assurant un éventuel tutorat. Aujourd'hui, cette plateforme gère les 15 000 participants qui ont choisi les formations par Internet du Cnam, soit 10 % du total des inscrits dans les cycles de formation.

Mieux conjuguer présentiel et e-learning

Depuis 2002, le Cnam s'est équipé de 35 salles spéciales (au coût unitaire de 35 000 euros) afin de mieux conjuguer présentiel et formation à distance. Dans chacune de ces salles-studios de cours, le professeur écrit sur un tableau électronique tactile et projette ses ressources pédagogiques informatisées sur un grand écran grâce à un vidéoprojecteur. Des caméras, disposées dans la salle, lui permettent de filmer les «auditeurs» quand l'un d'eux pose une question, mais également le tableau électronique ou lui-même, grâce à une simple télécommande. Toutes les interventions sont enregistrées. Des «auditeurs» peuvent, dès lors, assister au cours en direct depuis chez eux, poser des questions par «chat» au professeur ou visionner le cours un peu plus tard au travers de Plei@d.

Une accessibilité permanente

Tous les cours dispensés dans ces studios peuvent, ainsi, si le professeur l'accepte, se trouver accessibles en permanence. « Un professeur qui désire préciser un point peut demander à utiliser un studio de cours tout seul pour enregistrer son explication. Il lui suffit, ensuite, de mettre en ligne cette nouvelle ressource pédagogique dans Plei@d », explique Cyril Bai, ingénieur au Ceante (Centre d'étude et d'application des nouvelles technologies éducatives du Cnam), installé à Nantes. Ce dernier fait évoluer Plei@d, assure sa maintenance et développe son ingénierie technique et pédagogique. Il est, dans l'absolu, possible d'interconnecter jusqu'à 16 studios. Mais, dans la pratique, les interactions ne font plus sens au-delà de 5 studios interconnectés.

Le succès est à la clé. A tel point que certains professeurs craignent de voir se vider les salles de cours. « La formation à distance permet de toucher de nouveaux publics », rassure Cyril Bai. Dans les salles équipées en studio de formation à distance, la décision a été prise de laisser des tableaux classiques afin de ne pas effacer trop rapidement ce symbole et de ménager certaines susceptibilités professorales ! Autre exemple de succès : des jurys de VAE et d'examen se sont déjà tenus et ont pris des décisions sur des dossiers avec des représentants localisés dans plusieurs studios.

Offre commerciale spécifique

La nouveauté, ici, est que Plei@d et l'idée des salles-studios spéciales font désormais l'objet d'une offre commerciale spécifique. La plate-forme Plei@d est ainsi proposée à l'externe au travers d'une politique de concession de licence d'exploitation quasi gratuite. « Cette ouverture permettra de fédérer une communauté d'utilisateurs plus large que celle du Cnam pour valider des modèles, profiter des apports externes et continuer les développements », souligne Cyril Bai.

Pour commercialiser son idée de salles-studios, le Ceante s'est associé à IEC, une société française spécialisée dans l'image et les équipements audiovisuels, qui emploie 500 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 120 millions d'euros.

Une équipe commune de recherche & développement a été créée, en 2006, pour monter un studio de cours mobile. Le cahier des charges précise que le formateur doit pouvoir utiliser, dans n'importe quelle salle disposant d'un accès à l'Internet, un kit mobile de 10 kg comprenant un tablet PC dont l'écran permet d'écrire ou de dessiner avec un stylet, un rétroprojecteur, une caméra fixée sur tourelle et un micro audio.

L'ensemble des fonctionnalités des studios de cours fixes se retrouveront dans ces studios mobiles. Tout le sens du partenariat entre le Ceante et IEC consistant à livrer un produit clé en main pour les professeurs du Cnam, les organismes de formation et les entreprises intéressées. Le tout, pour un coût ne devant pas dépasser 10 000 euros par studio mobile. IEC commercialisera prochainement pour les entreprises cette offre studio de cours, fixe ou mobile. Le Cnam se verra rétrocéder une partie des résultats commerciaux.

Auteur

  • Rodolphe Helderlé