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Le palmares du Prix Intranet 2006

Dossier | publié le : 17.10.2006 | Jean-François Rio

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Le palmares du Prix Intranet 2006

Crédit photo Jean-François Rio

Sur un total de quarante-six candidatures, Elyo Suez, Accor, LCL et Solvay sont les grands vainqueurs du Prix Intranet 2006, manifestation organisée conjointement par la Cegos, Entreprise & Carrières et le site lesechos.fr.

Pour sa neuvième édition, le Prix Intranet 2006 a récompensé, le 12 octobre dernier, lors d'une cérémonie présidée par Bruno Rousset, président du conseil de surveillance d'April Group, les entreprises Elyo Suez, Accor, LCL et Solvay. Filiale de Suez Energie Services, spécialisée dans les services en efficacité énergétique et environnementale, Elyo (9 880 collaborateurs) a décroché le Prix Intranet 2006 pour son outil «Spot», un portail particulièrement fourni en applications et doté de fonctionnalités innovantes. Dans la catégorie «Portail intranet», c'est le groupe Accor (160 000 salariés) qui a séduit les membres du jury avec «Intr@ccor RH», un intranet RH global conçu pour les collaborateurs et les managers. Primé dans la catégorie «E-RH & Management», LCL (26 000 salariés) s'est distingué avec son intranet «Bonus» qui pilote, pour les 5 000 cadres de la banque, le processus de rémunération variable. Le groupe chimique et pharmaceutique Solvay (29 000 salariés) a, lui, remporté le prix «E-learning & KM» pour «Innoplace», un intranet de capitalisation des bonnes pratiques et de gestion de l'innovation grâce à une subtile boîte à idées virtuelle.

Innovation et «utilisabilité»

Pour faire son choix, le jury, présidé par Bruno Rousset, a tranché parmi quarante-six dossiers de candidature. Un nombre de participants identique à celui de l'an dernier, soit le record d'entreprises candidates égalé depuis la création du prix par la Cegos et Entreprise & Carrières en 1998. Critères retenus par les treize membres du jury : innovation, retour sur investissement et «utilisabilité», terminologie employée par la Cegos pour désigner des outils « utilisés par des personnes identifiées pour atteindre avec efficacité des buts définis ».

Sur ces quarante-six dossiers, le secteur privé est toujours surreprésenté avec 28 candidats, devant les 16 dossiers du service public (dont 2 CCI et 2 conseils généraux) et les 2 représentants du monde associatif (le Comité d'entreprise de la Caisse d'épargne Loire-Drôme-Ardèche et le syndicat CFE-CGC). A noter, la progression du nombre de dossiers émanant de la sphère publique (8 en 2005), ce qui prouve que le processus de modernisation des intranets dans les administrations est bel et bien lancé. En revanche, le secteur industriel est toujours à la traîne par rapport au monde des services (85 % des dossiers déposés).

Hétérogénéité

Les applications déployées couvrent des périmètres très variés, allant de moins de 100 personnes (6 % des dossiers) à plus de 10 000 (34 %). La majorité des dossiers (64 %) sont portés par des entreprises comptant entre 1 000 et plus de 10 000 salariés. Par ricochet, les budgets investis sont élastiques, allant de 14 000 euros (Airbus), pour le plus petit, à plus de 1 million d'euros pour les plus importants : la SNCF Infrastructure et son «Portail Infra», un intranet de e-learning et de knowledge management, et le conseil général de Seine-et-Marne avec son portail. Une hétérogénéité que l'on retrouve aussi dans les durées de réalisation, comprises entre trois mois et plusieurs années.

Intranets pour tous

Dans tous les cas, les intranets entendent toucher l'ensemble des métiers et des statuts : ouvriers, Etam, cadres, quelle que soit leur fonction (technique, RH, commercial, manager, R & D, gestionnaire...), y ont désormais accès. Nul besoin d'être un technicien confirmé de la DSI pour administrer les intranets. Lesquels peuvent désormais être gérés dans les services au plus près des préoccupations métiers. « La gestion, observe la Cegos, est déléguée à tous les services de l'entreprise via une ou plusieurs personnes de chaque service chargées de mettre à jour les contenus disponibles concernant leur activité. Des mises à jour via des modules d'administration simplifiée (reprise des fonctionnalités de Word sans utilisation du langage HTML). »

Salariés nomades

L'ouverture des intranets se matérialise également à l'extérieur des murs de l'entreprise : en direction des salariés nomades via des outils de type PDA (Elyo), BlackBerry ou Smartphone ; mais aussi en direction de populations connexes à l'entreprise (prestataires, fournisseurs...) via des solutions extranet.

Comme en 2005, la majorité des participants se sont portés candidats dans la catégorie «Portail» (28 dossiers sur 46). Neuf se sont présentés dans la catégorie «E-RH & Management» et neuf autres dans la catégorie «E-learning & KM». Ils étaient cinq à présenter un intranet dédié à la formation en ligne et à la gestion des connaissances l'an passé. Il serait toutefois très hasardeux de conclure à une montée en charge de ces applications.

En revanche, une des tendances lourdes est, sans conteste, la professionnalisation croissante de ces outils. « C'est devenu le bureau du collaborateur », résume la Cegos. Toutes les études le confirment : le temps de l'intranet de communication, de l'intranet «vitrine» est révolu. Place à l'efficacité ! Ce qui ne signifie pas, pour autant, austérité : nombre d'intranets bénéficient en effet d'une présentation très attractive («Intr@ccor RH» chez Accor).

Virage «business»

Reste que « le temps semble venu de considérer les TIC sous l'angle de leur contribution à l'efficacité interne de l'organisation du travail ». Cette citation issue de la dernière enquête de l'Observatoire de l'intranet (Entreprise & Carrières n° 806) illustre bien le nouveau virage «business» emprunté par ces outils. Espaces collaboratifs de plus en plus nombreux, présence de workflows, moteurs de recherche performants, signatures électroniques les habillent désormais. Sans parler des thématiques retenues par les entreprises. L'exemple le plus frappant est sans doute celui de LCL qui a consacré un intranet au calcul de la rémunération variable de ses 5 000 managers. « Autrefois centres de coût, les intranets s'inscrivent dans une perspective d'efficacité mesurable », illustrait Michel Germain, auteur d'une étude sur les intranets.

Outils de travail

Professionnalisation encore sur le plan technique grâce à l'intégration des outils du web : les blogs (encore rares sur les intranets), la technologie de la voix sur IP (1), la généralisation du SSO (2), l'apparition des flux RSS (3) comme sur le site primé de Solvay, et la sophistication des moteurs de recherche de plus en plus performants (Elyo).

A défaut de surprendre, comme cela pouvait être le cas par le passé, les intranets sont, à bien des égards, devenus de véritables instruments de travail pour certains collaborateurs. La révolution qui s'amorce est sans doute celle où toutes les catégories de salariés ne pourront se passer de cet outil. La démocratisation de l'intranet ne fait finalement que commencer.

(1) Voix sur IP (Voice over IP) : technologie permettant de transporter de la voix sur Internet.

(2) SSO (Single Sign-On) : procédé permettant à un utilisateur d'accéder à des services divers et variés en ne devant s'identifier qu'une seule et unique fois.

(3) RSS (Really Simple Syndication) : fils de contenus gratuits en provenance de sites Internet éditoriaux. Ils s'actualisent automatiquement et en permanence, sans que l'internaute soit obligé de se connecter sur ses sites d'informations préférés.

L'essentiel

1 La 9e édition du Prix Intranet a récompensé Elyo Suez (Prix Intranet 2006), Accor (lauréat Portail intranet), LCL (lauréat E-RH & Management) et Solvay France (lauréat E-learning & KM).

2 Lors de la cérémonie de remise des prix, le 12 octobre à Paris, le public a plébiscité l'intranet d'Accor.

3 Comme en 2005, 46 entreprises ont participé à cette manifestation organisée par la Cegos, Entreprise & Carrières et lesechos.fr.

Ils ont été primés au Prix Intranet

- 1998 : Alpha-C ; mentions spéciales pour CPR et Sollac.

- 1999 : Schneider Electric Industries ; mentions spéciales pour Siemens et Maaf Assurances.

- 2000 : Autoroutes du Sud de la France ; mentions spéciales pour France Télécom Formation, Cisco Systems.

- 2001 : Crédit agricole Indosuez ; mentions spéciales pour Pechiney Emballage alimentaire et la RATP.

- 2002 : Air Liquide ; mentions spéciales pour Arcelor et Merck Santé.

- 2003 : Danone ; mentions spéciales pour Brasseries Heineken et La Croix-Rouge française.

- 2004 : Groupe Bel ; mention spéciale pour Euroclear, prix du public pour Bristol-Myers Squibb.

- 2005 : Saint-Gobain Vitrage, mentions spéciales pour Bouygues Telecom, Supratec et Eurovia, prix du public pour Bouygues Telecom.

Le jury du Prix Intranet 2006

- Bruno Rousset, président du jury, président du conseil de surveillance d'April Group ;

- Myriam Dubertrand, rédactrice en chef d'Entreprise & Carrières ;

- David-Alexandre Gava, responsable coordination emploi-carrières France chez Siemens ;

- Michel Gili, DRH d'Eurovia ;

- Philippe Jannet, directeur délégué des éditions électroniques du groupe Les Echos ;

- Olivier Jaoui, directeur du département Nathan Technique aux éditions Nathan ;

- Jean-Marie Jestin, président du directoire de Supratec ;

- Michel Kalika, professeur, directeur du Crepa, Centre de recherche en management et organisation à l'université Paris-Dauphine ;

- Anthony Loizeau, directeur général de Kompass ;

- Jean-Christophe Loubet del Bayle, manager e-business chez Saint-Gobain Vitrage ;

- Céline Oualid, responsable de la formation marketing et commercial au Club Med ;

- Jean-Pierre Rousseau, DRH de Bouygues Telecom ;

- Fabrice Vezin, responsable Intranet/Internet chez Glaxosmithkline ;

- Gilles Wozelka, DRH d'Altran France.

Ils ont participé au Prix Intranet 2006

- Accor, Airbus, Ariège Expansion, Armée de terre, Bignon Lebray & Associés, BnF, BNP Paribas Lease Group, CCI Drôme, CCI Nice-Côte d'Azur, Centre des monuments nationaux, CFE-CGC, CHU Nantes, Cnaf, CNCC, Comité d'entreprise Caisse d'épargne Loire-Drôme-Ardèche, Conseil général 13, Conseil général de Seine-et-Marne, CPAM de la Nièvre, Cram de Bretagne, Crédit agricole SA, Cyrillus, EDF, Elyo, Fram Voyages, Gaz de Bordeaux, Groupe Canal +, Groupe Mora, Hispano-Suiza, INA, Institut Curie, Ipsos, Laser, LCL, Noroglass, Nouvelles Frontières, RATP, Ricoh France, Scetauroute, Sigma-Aldrich, SNCF Infrastructure, Sogreah Consultants, Solvay France, Total-Raffinerie des Flandres, Unedic.

Auteur

  • Jean-François Rio