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Un accord à l'échelle d'un nouveau groupe

Enquête | publié le : 10.10.2006 | C. L.

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Un accord à l'échelle d'un nouveau groupe

Crédit photo C. L.

Le groupe aéronautique et de défense Safran dessine les contours du développement de son dialogue social en France.

Chez Snecma comme chez Sagem, le dialogue social a toujours existé. La fusion de ces deux entités, intervenue en mai 2005, n'a rien changé. « En toute logique, nous avons rapidement démarré des négociations pour montrer qu'il y avait une continuité dans les relations avec les organisations syndicales », explique Dominique Castera, directeur des ressources humaines groupe.

Facteur d'équilibre

C'était, pour la direction, la reconnaissance du fait syndical comme facteur d'équilibre et de régulation des rapports sociaux au sein du groupe. Un «accord sur le développement du dialogue social dans le groupe Safran en France», dans la prolongation de celui existant à la Snecma, voit donc le jour le 19 juillet dernier, couvrant 31 sociétés et 40 000 salariés.

L'ensemble des organisations syndicales ont été signataires, une condition voulue par la direction. « L'engagement de la direction est suffisamment important pour nécessiter l'adhésion de tous », commente la DRH. Pour autant, la CFDT a mis sept mois pour parapher le texte : « On voulait avoir l'assurance que les partenaires sociaux, et notamment la direction, avaient la volonté d'inscrire le groupe dans un renouveau du dialogue social en tordant le cou au passé », signale Thierry Bailloux, coordinateur CFDT.

Coordinateur syndical groupe

Quatre grandes dispositions composent l'accord. La première concerne la création d'un nouveau mandat, baptisé «coordinateur syndical groupe». « Une sorte d'interface entre le syndicat et les RH groupe, chargée d'assurer la liaison des organisations syndicales représentatives au niveau du groupe, affiliées à la même confédération, et d'intervenir sur des sujets d'intérêt communs à l'ensemble des sociétés. Ce qui n'empêche pas que la politique contractuelle reste active au niveau des sociétés », décrit la DRH. Chaque organisation désigne, ainsi, deux représentants titulaires, secondés par deux coordinateurs syndicaux adjoints.

Contribution financière de la direction

L'accord aborde ensuite la contribution financière de la direction au fonctionnement de ces organisations syndicales représentatives au plan national. Un premier forfait est fixé à 40 000 euros, complété d'un variable de 110 000 euros, réparti proportionnellement à la somme des résultats obtenus aux élections des titulaires au comité d'entreprise et aux élections des délégués titulaires des sociétés du périmètre du comité de groupe.

Autre volet : l'évolution professionnelle des salariés élus ou mandatés. En clair : l'affirmation du principe de non-discrimination « afin que ceux qui disposent d'un mandat bénéficient du même traitement en termes de carrière et de salaire », souligne Dominique Castera. Cela passe par un examen périodique des situations salariales, par des audits de positionnement professionnel, et par un accès à la formation professionnelle, à la mobilité et aux offres d'emploi.

Accès aux nouvelles technologies

« Nous avons également défini un principe d'accès aux nouvelles technologies de l'information, avec la possibilité, pour les syndicats, d'une part, d'avoir accès à l'intranet du groupe dans les locaux syndicaux, et, d'autre part, de disposer de leur propre site pour un large accès des salariés », complète Dominique Castera.

Ainsi, chaque salarié peut accéder sur l'intranet de sa société, via une page d'accueil «organisations syndicales», aux tracts et informations à caractère syndical sur le site d'affichage électronique mis en place pour chacune d'entre elles. Chaque élu ou mandaté bénéficie aussi d'une adresse et d'une messagerie électroniques spécifiques. « Autant de nouveaux outils pour toucher l'ensemble des salariés », considère Thierry Bailloux.

Dominique Castera est, aujourd'hui, satisfaite d'un tel accord, sans faire, pour autant, d'angélisme : « Il dresse les garanties d'un dialogue social soutenu, mais il n'évitera pas les conflits. »

safran

> Activité : défense et aéronautique.

> Effectifs : 58 850 salariés.

> Signature de l'accord : 19 juillet 2006.

Auteur

  • C. L.