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« Les accords retrouvent une certaine modération »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 10.10.2006 | C. L.

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« Les accords retrouvent une certaine modération »

Crédit photo C. L.

E & C : Dans quelle dynamique s'inscrivent, aujourd'hui, les accords de droit syndical ?

T. H. : Il s'agit, pour de nombreuses directions d'entreprise, de revenir sur un passé qui date des années 1980. C'était alors la croissance et une période de partage des richesses durant laquelle les accords de droit syndical étaient particulièrement généreux.

Leur objectif ? Acheter la paix sociale. Il était surtout question de moyens matériels inflationnistes et d'heures de délégation largement au-dessus du seuil légal. Tout était passé en revue : du nombre de chaises dans le local du comité d'entreprise à la taille des panneaux d'affichage, en passant par des crédits d'heures accordés aux sections syndicales et aux différentes commissions, redistribués à des salariés sans mandat.

Cela s'est évidemment soldé par des dérives, avec des affichages sauvages, des distributions de tracts un peu partout dans l'entreprise, ou encore par l'organisation spontanée de réunions syndicales dans les espaces de travail.

Aujourd'hui, nous sommes entrés dans une ère de partage de la pénurie. L'état d'esprit a donc changé. Du «laisser-faire», nous sommes passés à un respect du contrat signé. Ce qui suppose une reprise en main du contenu de ces accords de droit syndical. Il s'agit davantage, désormais, d'organiser, par exemple, le reporting et la consolidation des heures de délégation.

E & C : Quelles sont les conséquences sur le terrain ?

T. H. : Elles ont trait, principalement, à l'implication souhaitée des managers. Jusqu'alors, ces derniers étaient totalement dépassés par l'exercice de l'activité syndicale des membres de leur équipe.

Certaines DRH échangent, ainsi, avec l'encadrement de terrain, les nouvelles dispositions des accords, et lui expliquent la manière dont doivent s'animer les relations avec les organisations syndicales.

C'est également un excellent sujet pour que les DRH partagent avec les managers leurs responsabilités RH. Dans certains cas particulièrement aboutis, on assiste à l'introduction de logiciels dont les opérationnels se servent pour connaître les mandats des salariés qu'ils managent ou pour décompter en temps réel leur consommation d'heures de délégation. Mais nous en sommes aux balbutiements. Cette implication de l'encadrement dans le suivi et l'animation des relations contractuelles de l'entreprise prendra du temps.

Auteur

  • C. L.