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Une réforme «sans grande incidence»

Dossier | publié le : 26.09.2006 | L. G.

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Une réforme «sans grande incidence»

Crédit photo L. G.

Selon une enquête de l'ordre des experts-comptables de Paris-Ile-de-France, le DIF et la VAE n'apparaissent pas aux chefs d'entreprise comme les réformes les plus adaptées à l'amélioration de la formation continue.

Les experts-comptables jouent un rôle important dans les opérations de gestion de la formation de nombreuses entreprises et leur action dépasse parfois le strict relevé financier pour apporter des conseils. Rien d'étonnant, donc, à ce que l'ordre des experts-comptables Paris-Ile-de-France ait mené une enquête (1) auprès de 480 entreprises franciliennes sur la question de la réforme, dont il a présenté les résultats à l'occasion d'un colloque sur «la formation et la gouvernance d'entreprise», le 6 juillet dernier.

Une chance pour le salarié et l'entreprise

De prime abord, globalement, la formation continue est considérée, par 80 % des chefs d'entreprise, comme « une chance pour les entreprises comme pour les salariés ». Mais, dans les détails, la réponse se complique. Seules 40 % des entreprises interrogées disposent d'un plan de formation. Il est, le plus souvent, élaboré en interne (76 %). Les conseillers extérieurs n'interviennent dans la construction du plan que dans 24 % des entreprises. Ils sont plutôt élaborés dans les entreprises de plus de cinq salariés (69 %) et dans le secteur des services (52 %).

Problème : seuls 27 % des chefs d'entreprise interrogés estiment que les réformes représentent un accélérateur pour la formation continue dans les entreprises. Pour 40 %, ces réformes ne sont « ni un frein, ni un accélérateur ».

Complexité de mise en oeuvre

La complexité de mise en oeuvre de ces réformes (74 %) et, dans une moindre mesure, le manque de temps (56 %) constituent les principaux freins. Le coût est cité à la marge par 21 % des sondés.

Le problème du temps est surtout mis en avant par les agriculteurs ou les chefs d'entreprises de services (respectivement 71 % et 67 %). Les entreprises de la construction soulignent, quant à elles, des difficultés dues à la complexité de mise en oeuvre (92 %) et le coût (38 %). La contrainte financière est évoquée par 34 % (contre 21 % en moyenne) des chefs d'entreprise de plus de cinq salariés.

Le DIF (droit individuel à la formation) et la VAE (validation des acquis de l'expérience) « n'apparaissent pas comme les réformes les plus adaptées à l'amélioration de la formation » pour 40 % des personnes interrogées. La VAE est, toutefois, mieux jugée par les chefs d'entreprise que le DIF (respectivement 34 % et 26 %).

Malgré ces avis peu encourageants, les mêmes chefs d'entreprise déclarent que le DIF est toutefois mis en oeuvre dans plus d'une entreprise sur deux (63 %). Celles de plus de cinq salariés ont, en grande majorité (88 %), mis en place ce dispositif, tout comme les entreprises de services (69 %). Les agriculteurs l'ont moins utilisé (seuls 52 % l'ont mis en place), ainsi que les entreprises du commerce (53 %) et de la construction (55 %).

Coût du DIF

C'est le coût du DIF qui explique sa non-application par 27 % des chefs d'entreprise. Par ailleurs, « la taille réduite de l'entreprise, le manque de temps ou d'intérêt des salariés, ou encore l'absence de besoins pour l'entreprise sont autant d'autres raisons pour lesquelles les chefs d'entreprise n'ont pas mis en place cette mesure », constate l'enquête.

Bilan : les réformes successives du dispositif de formation sont jugées par les chefs d'entreprise « sans grande incidence sur la mise en place de la formation continue dans les entreprises ». Pour un tiers de celles-ci (33 %), ces réformes sont même un frein.

(1) Menée par téléphone, du 19 au 23 juin 2006, selon la méthode des quotas, auprès de 480 chefs d'entreprise.

Auteur

  • L. G.