Europcar International est une structure qui a le statut d'entreprise à part entière et non d'établissement. Elle compte 335 salariés (dont 73 % de cadres, aux niveaux de qualification élevés) et menait déjà d'une politique de formation ambitieuse auparavant : en 2004, 78 % des salariés avaient reçu au moins une formation dans l'année et l'entreprise consacrait 4 % de sa masse salariale à la formation professionnelle, dont elle finance entièrement seule le budget.

Il est vrai que les métiers du siège n'ont pas beaucoup à voir avec ceux que l'on retrouve dans le réseau de location de voitures Europcar, ni plus généralement dans la filière automobile.

Du coup, les relations avec l'Opca auquel il est rattaché, l'Anfa, sont minimes « parce qu'on ne fait pas vraiment partie de leurs priorités de formation, explique, compréhensive, Sophie Lenoir, responsable formation d'Europcar International. Du coup, on s'est emparés de la réforme pour se tailler un projet sur mesure. »

L'accord de la branche des services de l'automobile intervient en décembre 2004, mais reste naturellement tourné vers ses métiers centraux (mécanique, carrosserie...). « Il laissait la possibilité de prévoir le DIF sur le temps de travail. C'est ce que nous avons fait, en juillet 2005, parce que c'était la meilleure solution pour la plupart de nos personnels, qui sont des cadres au forfait jours. Il fallait que ce soit simple et incitatif. » En outre, l'entretien professionnel sera annuel pour tous et séparé de l'entretien annuel d'évaluation « pour éviter tout amalgame ».

Europcar International a commencé par mettre en place des mini-stages d'information pour le personnel encadrant, menés par des consultants de Demos. Le reste des effectifs, dès le début de l'automne, a eu l'information via l'intranet, et les relations avec le CE ont également été sollicitées.

Les entretiens annuels se sont déroulés dans la foulée, sur deux mois. Résultat : 95 % de retour des entretiens et la mise en route d'«un recueil des besoins». « Un résultat énorme, se réjouit Sophie Lenoir, qui montre que nos collaborateurs et l'encadrement sont partie prenante. » En 2005, le plan de formation de l'entreprise se répartissait en 25 % de formations techniques informatiques spécialisées ; 20 % en management et communication ; 20 % en administration, gestion de projets, RH, finance ; 8 % en langues ; et, pour le reste, des parts variables. Une trentaine de DIF avaient été accordés pour des stages, notamment de langues, d'une durée de 30 heures en moyenne.

En 2006, la configuration a évolué : les répartitions se maintiennent (excepté pour les formations en langues, qui ont doublé), le budget formation reste plus que jamais sous surveillance, mais il passe à 5 % de la masse salariale, soit 400 000 euros de frais pédagogiques et 350 000 euros de frais salariaux.

La catégorisation du plan est classique (d'adaptation, de maintien dans l'emploi et de développement des compétences), il compte 60 % des actions en type 1 ; 30 % en type 2 ; et 10 % en type 3.

En parallèle, 30 % des formations s'effectueront dans le cadre du DIF sur le temps de travail (entre 130 et 140 sur un total de 450 actions de formation validées), principalement dans le domaine des langues, de la communication, du management, du coaching et des bilans de compétences.

« Le DIF est un levier possible à une amélioration des compétences de nos collaborateurs à moyen terme, précise la direction. Il s'agit de les inciter à le prendre. » Le nombre de DIF a certes augmenté, mais « les salariés préfèrent encore, en majorité, demander des formations d'adaptation ou de perfectionnement de leurs propres fonctions que des formations de développement de leurs compétences », précise-t-on chez Europcar International.

> Activité : location de voitures.

> Implantation : 2 800 agences dans 148 pays.

> Effectifs monde : 5 232 salariés.

> Chiffre d'affaires 2005 : 1,8 milliard d'euros.

> Effectifs siège : 335 salariés, dont 73 % de cadres.

> Budget formation : 4 % de la masse salariale.