«La formation minimum obligatoire de 60 heures s'est révélée insuffisante pour bien préparer les agents à l'étendue des situations qu'ils rencontrent lors de l'accueil et de la fouille des passagers et des bagages à l'embarquement, dans un contexte de risque terroriste », explique Thierry Lomuller, directeur des opérations. C'est pourquoi tous les personnels recrutés depuis 2005 suivent, à leur embauche, une formation de trois mois dispensée par l'Institut d'études en sûreté et sécurité (IES).

« Nous avons conçu un programme pluridisciplinaire leur permettant d'assurer des missions de sûreté à l'inspection-filtrage des passagers et des bagages cabine, des bagages de soute et aux vérifications spéciales fret », précise Gérard Gomez, président de l'Institut d'études en sûreté et sécurité. La formation comprend des modules d'anglais, de géopolitique pour identifier les destinations à risque, de profilage et de contrôle documentaire pour déceler tout comportement inhabituel, et d'accueil comportemental pour gérer des situations de stress ou de conflit. D'autres modules portent sur la réglementation, les méthodes de détection et d'inspection-filtrage, et, enfin, le secourisme et la sécurité incendie.

Pour les agents embauchés avant 2005, Sifa a mis en place, depuis janvier dernier, en lien avec l'Opcareg Ile-de-France, un parcours de professionnalisation au contenu similaire. Il leur permet d'acquérir les mêmes compétences et d'obtenir le titre professionnel de niveau V d'agent de sûreté et de sécurité privé et un certificat complémentaire de spécialisation, créés en février 2005. Cette formation de 121 heures pour les employés, de 135 heures pour les agents de maîtrise et de 156 heures pour les cadres est étalée sur dix mois. Les cadres, qui souvent ont été promus en interne sans formation, suivent également des modules de communication et de management opérationnel.

Ce programme pluriannuel doit profiter en tout à 950 salariés et a déjà coûté 980 000 euros pour l'année 2006. Un gros investissement pour l'entreprise, cofinancé à 40 % par la DRTEFP et le Fonds social européen. « Le projet a remporté une large adhésion, car il permet à des personnels sans qualification d'obtenir un diplôme reconnu et, par la suite, d'accéder en interne à des postes d'encadrement. Cela limite le turn-over et c'est bon pour la cohésion sociale », se satisfait Thierry Lomuller. « Cette action menée sur le site de Roissy est une première en France et répond aux besoins d'un métier récent, en constante évolution, et dont les effectifs ont doublé depuis 2001 », ajoute Gérard Gomez.