Pouvait-il en être autrement ? Laurence Parisot, présidente du Medef, a placé, la semaine dernière, l'université d'été du mouvement patronal sous le signe de la réflexion, à la veille des échéances présidentielles. Le Medef ne s'est pour l'instant guère exprimé sur les enjeux de la campagne, mais Laurence Parisot a, d'ores et déjà, indiqué qu'elle traquerait la « démagogie » dans les programmes des candidats et considéré que celui du parti socialiste serait « ruineux ». Le reste des réflexions du Medef sera rassemblé dans un Livre blanc en novembre prochain.

Les candidats potentiels n'ont d'ailleurs pas manqué ce rendez-vous avec les patrons sur le campus d'HEC, à Jouy-en-Josas, de François Bayrou à Nicolas Sarkozy, en passant par Dominique Strauss-Khan et Jack Lang. Bien entendu, la charge du ministre de l'Intérieur contre les 35 heures, qu'il considère comme « le premier problème de la France », y a été bien mieux accueillie, et même ovationnée, que la proposition de Smic à 1 500 euros du parti socialiste.

Dans les allées et autour d'une quinzaine d'ateliers portant, notamment, sur le libéralisme, la mondialisation, la capacité à réformer, les générations..., les patrons ont réaffirmé un certain nombre de leurs credos, comme la réforme de l'ISF, l'augmentation du temps de travail, la réduction du nombre de fonctionnaires... Beaucoup d'entre eux souhaitent aussi une limitation du rôle de l'Etat dans le domaine social : il devrait s'abstenir de légiférer et laisser plus de place aux partenaires sociaux. Parmi les ministres invités figuraient, d'ailleurs, ceux de Bercy, Thierry Breton, Jean-François Copé et Christine Lagarde, mais pas ceux de l'Emploi, Jean-Louis Borloo et Gérard Larcher.

Les employeurs ont accueilli avec joie l'annonce majeure du plan Villepin dévoilé le 31 août, qui consiste en une suppression des charges patronales sur le Smic pour les entreprises de moins de 20 salariés (lire p. 4). Le «fardeau» des charges sociales pesant sur le coût du travail et la compétitivité des entreprises fait aussi partie de leurs antiennes. A Jouy-en-Josas, avec cette aide aux bas salaires, la semaine finissait mieux qu'elle n'avait commencé, quand le Premier ministre annonçait la prime de transport pour les salariés.