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Le parti pris de la transparence

Enquête | publié le : 09.05.2006 |

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Le parti pris de la transparence

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Experte en croissance externe, la SSII s'attelle, à chaque nouvelle acquisition, à l'exercice de l'harmonisation.

Devoteam, SSII née en 1996, n'a eu de cesse de grandir. Preuve en est, l'acquisition, ces dix dernières années, de sept entreprises en France. « Comme toutes les SSII, nous ne pouvons pas nous permettre de stagner. Nous sommes, en quelque sorte, condamnés à une croissance organique et externe continue, capable de fournir un métier intéressant, des perspectives alléchantes et des challenges à notre personnel, sensible au chant des sirènes », explique Roland de Laage, secrétaire général. Car là est toute la plus-value d'une entreprise de ce secteur d'activité : ses ressources humaines.

Pas étonnant, donc, que le volet social d'un rachat suscite particulièrement l'attention de ses dirigeants. « Dans nos métiers, nous rachetons surtout des hommes », signale le secrétaire général, qui a pour volonté, à chaque opération d'acquisition, d'aboutir le plus rapidement possible, c'est-à-dire au plus tard dans l'année, à une cohérence sociale au sein de son groupe. Et, qui dit cohérence, dit inévitablement harmonisation des statuts.

Gagnant-gagnant

« Je préfère cette configuration à un ensemble de filiales satellites qui conserveraient des avantages sociaux différents de ceux de la maison mère », ajoute Roland de Laage. Son approche ? Une addition gagnante-gagnante. « En général, un groupe, au fur et à mesure qu'il grossit, améliore les avantages sociaux de ses salariés. C'est la logique même de la croissance, mais aussi des négociations annuelles obligatoires », considère-t-il. Dans la quasi-majorité des rapprochements, Devoteam avait un statut social plus favorable que celui de l'entreprise absorbée. D'autant plus que ces rachats concernaient des entreprises de plus petite taille.

Etat comparatif

Une fois l'acquisition réalisée, un responsable du chantier social est nommé chez Devoteam. Sa mission : dresser, par le menu, un état comparatif de chaque thématique sociale entre Devoteam et l'entreprise rachetée. Tout y passe : mutuelle/prévoyance, temps de travail des cadres et des non-cadres, tickets-restaurant, congés d'ancienneté, barèmes de déplacements, remboursement des nuits d'hôtel, épargne salariale, budget social du CE, voiture de fonction...

« Il suffit, ensuite, d'examiner les décalages. S'ils sont à la défaveur de la nouvelle entreprise, je réfléchis à des solutions, soit de compromis, lorsque les salariés améliorent certains de leurs anciens avantages grâce à Devoteam ; soit de compensation sur les court et moyen termes », décrit Roland de Laage. Ainsi, lors du rachat d'Apogée, en 2005, les salariés avaient une bonne mutuelle. « Nous avons donc négocié avec les partenaires sociaux qu'ils la gardent pendant dix-huit mois avant de basculer sur celle de Devoteam. Même logique en matière de temps de travail. Avec le rapprochement, les cadres d'Apogée perdaient trois jours de RTT. En contrepartie, nous avons convenu du versement d'une prime exceptionnelle de 300 euros », précise le secrétaire général.

Exception

Il arrive, toutefois, que l'harmonisation ne soit pas complète. Lors du rachat de Siticom, en 2000, les différences avec la maison mère étaient trop importantes, notamment en ce qui concerne l'accord d'intéressement et le budget du comité d'entreprise. Sur ces deux points, le nivellement par le haut aurait coûté trop cher à Devoteam, selon Roland de Laage. Cette entité n'a donc pas été intégrée. Elle demeure, encore aujourd'hui, la seule filiale de l'unité économique et sociale.

Autre cas de figure : quand la nouvelle entreprise inspire des améliorations sociales à la maison mère. Depuis l'accord atypique signé avec le CE d'Apogée, les salariés de Devoteam ont droit, à leur demande et comme c'était la pratique chez Apogée, à des congés sans solde.

Notes de service

Jusqu'à présent, Roland de Laage s'enorgueillit de n'avoir jamais eu de conflit suite aux différentes harmonisations. La clé, selon lui, réside dans la communication que nécessite ce genre d'opération. « J'informe les salariés par des notes de service et par des réunions publiques au cours desquelles je leur transmets les différents tableaux comparatifs entre leur statut et le nôtre, en particulier celui qui concerne les modalités de remboursement des mutuelles - hospitalisation, soins médicaux, pharmacie, dentaire, optique... », sujet éminemment sensible. Et d'ajouter : « Une harmonisation est impossible sans transparence. » C. L.

Devoteam

> Activité : SSII.

> Effectifs : 2 000 salariés.

> Harmonisation : 7, en dix ans.