Confrontées à d'importants volumes de recrutement à réaliser, l'armée de terre et l'armée de l'air misent sur leurs sites emploi pour attirer de jeunes recrues.
« On ne le sait pas assez, mais nous sommes le premier partenaire pour l'emploi des jeunes », lance le lieutenant colonel Alban Desgrées du Lou, chef du bureau information/communication de la sous-direction du recrutement de l'armée de terre. Cette année encore, la «Verte» doit recruter 15 000 personnes, dont 13 000 militaires du rang (grade le moins élevé), pour pourvoir ses besoins de main-d'oeuvre. Plus de 400 métiers sont proposés, dont beaucoup ne nécessitent aucune qualification.
Pour capter les candidats, Internet a été érigé en pierre angulaire dans la stratégie de recrutement de l'armée de terre. En 2006, le budget e-recrutement s'élève à 500 000 euros. Et tout est bon pour router le chaland vers <
Sans oublier les «chats» de recrutement chargés de drainer des CV et dont l'armée de terre raffole. A l'exception de la période estivale, elle en organise un par mois sur des thématiques, à chaque fois différentes. Les deux dernières discussions en ligne étaient consacrées aux chasseurs alpins et à la fonction logistique. L'armée de terre en profite pour mettre en valeur des métiers où elle souffre le martyr pour recruter. « Comme dans la société civile, observe le lieutenant colonel Alban Desgrées du Lou, nous avons des difficultés pour embaucher dans les métiers de bouche, ceux du BTP et, dans une moindre mesure, ceux de la mécanique. »
Avant tout «chat», l'armée de terre s'emploie à communiquer en amont pour annoncer l'opération. Résultat : pour une discussion en ligne, elle enregistre entre 4 000 et 5 000 visiteurs. Quelque 400 questions sont posées à l'avance et environ 80 sont formulées en direct. Pour humaniser le dialogue, une webcam permet au candidat de visionner les recruteurs.
La vidéo est également utilisée pour égayer des témoignages de militaires en poste. « Sur le site, l'accent est mis sur la réalité du métier de soldat. En trois clics, un candidat doit trouver la réponse à sa question, souligne l'officier. Nous avons changé notre fusil d'épaule : alors que nous communiquions sur l'image et les valeurs, aujourd'hui, nous nous efforçons de faire connaître aux internautes ce qu'est le quotidien d'un soldat. Nous nous sommes en effet aperçus que si l'armée, au sens institutionnel du terme, avait redoré son blason, le métier de soldat souffrait d'un déficit de connaissances. »
En sept mois, du 1er juillet 2005 au 31 janvier 2006, l'armée de terre a recueilli 34 000 e-candidatures spontanées. L'internaute qui adresse son CV est aussitôt orienté vers le Centre d'information de recrutement de l'armée de terre (Cirat) de son département pour un entretien approfondi où il est surtout question, pour le recruteur, de valider sa motivation. « Nous ne souhaitons pas opérer un premier tri des CV à partir de notre site, car notre principal critère de sélection est la motivation d'un candidat par rapport à un mode de vie. Et cela ne peut s'apprécier que lors d'un face-à-face. »
Les jeunes désireux d'embrasser une carrière dans l'armée de l'air sont, eux aussi, captés sur Internet. Le site <
Les principales modifications du site porteront sur la mise en place d'un outil de suivi de l'état d'avancement de la candidature ; l'intégration d'informations sur les rémunérations - « par souci de transparence » - déclinées par grades et étapes clés de la carrière ; la présence d'une fiche clarifiant les différentes étapes d'un dossier de candidature ; l'ajout d'un moteur de recherche ; l'amélioration de certaines rubriques ainsi que la publication d'une page incluant tous les événements auxquels les BAI sont amenés à participer (salons, forums, carrefours étudiants, rencontres lycées, permanences ANPE...). « Notons que ces changements sont réalisés dans l'optique de la phase suivante et des améliorations que nous envisageons déjà pour fin 2006 ou tout début 2007, et qui iront dans le sens d'une plus grande interactivité », soulève encore le Colonel Mahé.
Début avril, l'armée de l'air a aussi fait ses premiers «chats» RH. L'un était dédié aux métiers sans qualifications. « Notre problématique actuelle, poursuit l'officier, est, d'une part, de faire connaître certains métiers qui ne sont pas assez mis en avant car sans lien direct avec l'avion (bâtiment, restauration, électronique, informatique), et, d'autre part, de faire savoir que, pour devenir pilote, un baccalauréat général ou technologique suffit. La preuve : plus de 60 % de nos pilotes sont recrutés dès le bac. »
En attendant ces prochaines évolutions, l'armée de l'air, qui a prévu de recruter 4 500 personnes cette année, enregistre une fréquentation croissante sur son site. De 14 900 connexions par mois en 2004, le chiffre est passé à 39 800. Quant au nombre de candidatures en ligne, il s'élève à 323 par mois depuis le début de l'année, contre une moyenne de 167 en 2004. Une progression soutenue par une politique de promotion du site tous azimuts.
> Effectifs : 161 500 personnes.
> Besoin annuel en recrutement : 15 000 personnes.
> Site : <
> Le chiffre : 34 000 candidatures en sept mois.
> Effectifs : 70 000 personnes.
> Besoin annuel en recrutement : 4 500 personnes.
> Site : <
> Le chiffre : 39 800 connexions par mois.
