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Paris veut tirer les compétences vers le haut

L'actualité | L'événement | publié le : 25.04.2006 | Laurent Gérard

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Paris veut tirer les compétences vers le haut

Crédit photo Laurent Gérard

La Ville de Paris s'interroge sur le rôle qu'elle pourrait jouer auprès de ses habitants en matière de formation professionnelle continue. Son Comité de développement économique durable (Codev) a planché sur la question et rendu un rapport. Certaines propositions «décoiffent».

Le 19 avril dernier, le Codev de Paris a rendu un rapport sur la formation professionnelle continue au maire de la ville. Pourquoi ce thème ? « Parce que la formation est l'un des secteurs d'avenir de Paris. Le Codev ne méconnaît pas que le pouvoir échappe largement au maire de Paris, puisque le pouvoir financier vient d'être donné par l'Etat à la région, et le pouvoir d'action est largement disséminé entre des organismes publics, des associations, des organismes de financement sectoriels et des entreprises privées. Mais il constate aussi que beaucoup de villes et de départements en France ont développé des projets territoriaux de formation et qu'il y a là un grand et beau projet. Un certain enthousiasme que le Codev a rencontré au cours de ses travaux montre qu'il y a là une attente des Parisiens de toutes conditions. » La décision de travailler sur cette question a été prise au printemps 2005 par Lionel Stoléru, président du Codev, et par l'équipe de Bertrand Delanoë. Son élaboration et son pilotage ont été confiés à Bernard Brunhes, un expert du sujet.

Campagne pour le DIF

Ce rapport fait de multiples propositions pour différents publics : jeunes, chômeurs, salariés, formateurs, universités, entreprises, Opca. En voici des extraits, l'ensemble du texte est disponible sur Internet (www.codev.paris.fr).

Pour orienter vers les métiers en tension (bâtiment, métiers de bouche, services à la personne, propreté), le Codev pense qu'il faut « associer les Opca de ces quatre secteurs avec les professionnels, les ANPE, les conseillers d'orientation, et ce, sur le terrain, par des forums emplois de quartier et des formules alternant formation et stages ».

Sur la motivation des salariés les plus éloignés de la formation, le Codev admet que « c'est typiquement le rôle des managers et responsables des ressources humaines de réagir dans les entreprises, mais la Ville pourrait conduire une campagne de sensibilisation, auprès des managers, des DRH et des salariés parisiens. Le Medef, le CJD, l'ANDCP et les clubs qui travaillent sur la bonne gouvernance pourraient être mis à contribution ». Ainsi, « une action spécifique est à mener sur le DIF. Paris pourrait faire connaître ce nouveau droit auprès des salariés et inciter les entreprises à accepter les demandes ».

Diplômes «Ville de Paris»

A propos de la VAE, le Codev préconise de créer des diplômes et certificats «Ville de Paris», pour les besoins propres à la ville et au département de Paris, dans les secteurs en pénurie de main-d'oeuvre (petite enfance, animation socioculturelle, secrétariat administratif). Il souhaite, également, « demander à l'Education nationale de renforcer les moyens humains et matériels des départements VAE dans les établissements valideurs (universités et ministères), dont l'organisation est aujourd'hui soumise au bon vouloir des personnels disponibles ». Au passage, il serait bon de « faire entrer des entrepreneurs et des responsables d'entreprise dans les conseils stratégiques des universités et, réciproquement, dans les conseils d'administration des entreprises », et de favoriser le financement de la construction de bâtiments universitaires, via le mécénat d'entreprise.

Enfin, le Codev propose de lancer, au sein des établissements d'enseignement supérieur de la ville, une démarche expérimentale «VAEE» : Validation express des acquis de l'expérience, « en moins d'un an ».

Alimenter la réflexion

Ce rapport alimentera les réflexions et actions de la Direction du développement économique et de l'emploi de la Ville de Paris, dont Christian Sautter, adjoint au maire, a la charge. Un des chantiers sera de renforcer le métier de formateur dans la capitale, car « Paris doit former et garder ses formateurs ». Ce métier représente, en effet, « un potentiel d'emplois considérable, sans doute plusieurs milliers ».

Des pistes ? Créer, avec la région, un réseau de coordination professionnelle de l'offre de formation ; organiser un dialogue entre le Centre Inffo et le Carif « qui s'ignorent superbement » ; installer un Centre d'étude et d'expérimentation pédagogique « afin de diffuser auprès des acteurs de la formation professionnelle, souvent démunis en la matière, notamment les indépendants, et, ainsi, tirer vers le haut la formation à Paris » ; créer un enseignement universitaire en alternance du métier de formateur ; mutualiser les efforts des spécialistes de l'ingénierie de formation au sein d'un réseau parisien commun...

Auteur

  • Laurent Gérard