La direction de HP a lié l'allègement de son plan de réduction d'effectifs à la dénonciation de l'accord 35 heures et à la négociation d'un nouvel accord RTT. Tous les syndicats sauf la CFDT se disent désormais prêts à signer un nouveau texte qui prévoit 11 à 12 jours travaillés supplémentaires.
L'ultime étape de la négociation «temps de travail contre emploi», entre la direction d'HP et les syndicats, s'est achevée la semaine dernière, avec les avis rendus par la CGT, le 11 avril, et la CFDT, le 14.
La CFTC, la CFE-CGC et FO, majoritaires, avaient déjà accepté ce nouvel accord, partie du marché proposé en décembre 2005, et qui consistait à alléger de 300 postes le plan social de 1 240 annoncé en septembre, en contrepartie d'une renégociation de l'accord 35 heures signé en 1999.
La CGT, qui a consulté ses adhérents, décide de se joindre aux autres syndicats signataires. La CFDT, qui a fait de même, a, elle, annoncé son refus de signer, 64 % de ses adhérents ayant exprimé ce choix.
L'ancien accord, unilatéralement dénoncé par la direction à l'été 2005, et qui serait devenu caduque en 2007, prévoyait 205 jours de travail annuels ; le nouveau imposera 216 jours. L'intersyndicale devait rendre un avis sur ce nouvel accord pour que la négociation sur le PSE s'engage. Le front s'est rapidement scindé, avec la CFDT et la CGT d'un côté, et les autres syndicats, favorables au protocole, de l'autre.
Nantie de l'accord des syndicats majoritaires sur la RTT, la direction avait pu poursuivre le processus d'information-consultation des CE sur le projet de restructuration (livre IV) et sur les mesures d'accompagnement (livre III), en partie prénégociées dans le cadre de cet accord temps de travail. Trois réunions ont ainsi eu lieu devant les comités d'entreprise entre fin mars et le 12 avril dernier. La direction d'HP France souhaiterait boucler le processus de négociation dans le courant du mois de mai, pour permettre les premiers départs volontaires dans le cadre du PSE en juillet.
La CFDT, minoritaire depuis les dernières élections professionnelles, dénonce plusieurs éléments de recul, « notamment l'amplitude horaire journalière maximale allant jusqu'à 13 heures, la faiblesse de la compensation financière, sous forme de prime limitée aux deux premières années », alors qu'elle demandait 5 % de compensation salariale. Elle considère, d'autre part, l'utilisation d'un CET comme une « bombe à retardement ».
Juillet 2005 : HP annonce un plan mondial de réduction d'effectifs portant sur14500 postes
9 septembre : la direction de HP France annonce 1 240 suppressions
20 septembre : Jacques Chirac demande à Bruxelles de se pencher sur cette restructuration massive en Europe, sans succès.
4 octobre : les syndicats entérinent la dénonciation de l'accord RTT, annoncée par la direction dès juillet.
19 octobre : la direction mondiale de HP accepte de revoir le nombre de suppressions de poste en France si les salariés travaillent plus.
2 décembre : la CFTC (majoritaire), la CFDT, la CGC et FO signent le protocole de négociation.
11 avril : quatre syndicats (CFTC, CFE-CGC, CGT et FO) se disent prêts à signer le nouvel accord ARTT
14 avril : refus de la CFDT
