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Enquête

« Le compte épargne-temps est un outil d'assouplissement individuel »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 14.03.2006 | C. L.

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« Le compte épargne-temps est un outil d'assouplissement individuel »

Crédit photo C. L.

E & C : Quel avenir prédisez-vous aux 35 heures ?

D. D. : Sauf contexte économique difficile, je pense que personne n'a vraiment envie d'attaquer de front le temps de travail et les accords négociés, tant du côté de la direction que de celui des syndicats. Ce sont des accords techniquement compliqués, socialement sensibles et juridiquement verrouillés... En revanche, beaucoup d'entreprises vont chercher d'autres moyens pour augmenter le temps de travail.

E & C : Quel en sera le levier ?

D. D. : Le compte épargne-temps. Les syndicats le voyaient d'un mauvais oeil au moment de sa création. C'était un « frein à l'emploi ». C'était faire courir des risques pour la sécurité des salariés, ces derniers préférant épargner que prendre leurs jours de congés... Finalement, on constate que le CET marche bien, intéresse les salariés et qu'ils l'utilisent de manière raisonnable. Et les organisations syndicales savent bien que de nombreux salariés, et pas seulement les cadres, ont parfois du mal à prendre l'ensemble de leurs jours de RTT. Côté entreprise, les choses ont aussi évolué. Elles voyaient le CET comme une usine à gaz. Elles sont désormais intéressées par sa souplesse issue des lois de 2004 et de 2005. Elles y voient en outre un outil, parmi d'autres, d'aménagement des fins de carrière, intéressant depuis qu'il n'y a plus de préretraites financées par l'Etat.

E & C : Reste-t-il des freins ?

D. D. : L'un des aspects du CET qui posait problème était son effet mécaniquement inflationniste. Lorsque l'on mettait une heure, à un instant T, sur son CET, elle coûtait X à l'entreprise. Mais lorsque le salarié l'utilisait quelques années plus tard, elle lui était payée sur la base de son salaire réel. Or, entre les deux, son coût avait augmenté du fait des augmentations générales et individuelles. Tout cela était inévitable jusqu'à la loi du 31 mars 2005, qui permet de négocier précisément sur ce thème. Certaines entreprises ont d'ailleurs commencé à négocier sur un système de points. Chaque heure épargnée est transformée en X points, la valeur du point étant revalorisée sur la base d'un indice qui suit l'inflation. Ainsi, le salarié ne perd pas en pouvoir d'achat et l'entreprise ne subit pas les augmentations salariales.

Auteur

  • C. L.