Dans un contexte de fléchissement de l'emploi global, en France, les employeurs et les salariés sont toujours imprégnés par la culture des sorties précoces de la vie professionnelle. Retrouver un emploi après 50 ans tient de la prouesse. A une époque où l'on parle de formation tout au long de la vie, aucune chance n'est offerte aux plus de 50 ans d'actualiser ou d'élargir leurs compétences par la formation. Il est urgent de changer les habitudes acquises et de regarder ce qui se fait à l'étranger.

Nicole Catala propose de s'inspirer, notamment, des expériences des pays scandinaves ou du Japon pour réformer les mauvaises habitudes françaises. L'Etat ne devrait-il pas prendre l'initiative d'une campagne sur l'absolue nécessité d'une vie active plus longue et sur la responsabilité des entreprises à cet égard ?

Les dispositifs qui régissent la cessation d'activité devraient être revus de manière à faciliter la poursuite d'une activité après l'âge de la retraite, de même que des formes de contrat longue durée devraient permettre aux plus de 55 ans de continuer leur activité au-delà de l'âge légal de la retraite pour compléter, le cas échéant, leurs droits à une retraite pleine.

L'auteur pointe cependant un sujet de préoccupation majeur : les créations d'emploi à venir seront-elles suffisantes pour que l'amélioration du sort des seniors ne se fasse pas au détriment des plus jeunes ?

Nicole Catala est consultante en droit du travail et fondatrice du Ciffop (Centre interdisciplinaire de formation à la fonction personnel), à Paris-2.