L'évaluation ne s'arrête pas aux portes de l'école. Elle fait partie intégrante de la vie professionnelle, voire la conditionne. Elle peut prendre la forme de notations permettant la comparaison et le classement, mais elle est souvent plus floue, provoquant parfois un sentiment d'injustice.

Face à l'ampleur des enjeux en cause, tant personnels que collectifs, un séminaire pluridisciplinaire, organisé au Centre d'études de l'emploi (CEE), s'est tenu en 2003 autour de la question de l'évaluation du travail.

L'ouvrage, présenté aujourd'hui sous la direction de Marie-Christine Bureau, socio-économiste, et d'Emmanuelle Marchal, sociologue, chargées de recherche au CNRS, rassemble les contributions d'économistes, de sociologues, de psychologues et d'ergonomes sur cette question où se décident le destin individuel, mais aussi la compétence des organisations.

Leurs travaux interrogent les itinéraires d'évaluation, leur cadre et, surtout, leur équité, s'arrêtant, chemin faisant, sur les problématiques récentes du travail et les pratiques en vogue. Au terme du parcours, on voit se dessiner un modèle d'évaluation, dont certaines contributions s'attachent à montrer les risques de déconnection des situations de travail concrètes.

L'un des objectifs majeurs de l'ouvrage est de sortir l'évaluation du cercle étroit des spécialistes pour susciter un débat public. P. R.