L'année 2006 commence sous les meilleurs auspices chez Bouygues Construction : l'entreprise de BTP va recruter 3 000 personnes cette année, et autant en 2007. Une progression des offres de 20 % par rapport à 2005. Autant dire que la reprise est clairement là pour le BTP. Les recrutements concernent les cadres et ingénieurs (37 %, dont la moitié de confirmés), mais aussi les Etam (20 %) et les ouvriers ou «compagnons» (43 %). Les recrutements ne se feront qu'en CDI.

Mais si la reprise est là, le marché du recrutement est loin d'être euphorique pour les professionnels. Manque d'informations sur les métiers du constructeur ? Mauvaise image de marque ? Les jeunes boudent souvent ce secteur. Mais, qui sait, par exemple, que ce géant du BTP recherche avidement une centaine de contrôleurs financiers, une vingtaine d'ingénieurs en ingénierie financière, ou encore quelques DRH ?

Pour changer la donne, l'entreprise a décidé de créer Job Search, une structure spécialement dédiée au recrutement d'ingénieurs et de cadres confirmés. Celle-ci a pour mission d'identifier les candidats et de mener à bien les entretiens, avant de les présenter aux structures demandeuses. Constituée, aujourd'hui, de cinq personnes, elle est appelée à grossir en cas de besoin. Particularité : Job Search ressemble à s'y méprendre à un cabinet de recrutement. L'objectif principal est de faire du sourcing pour dénicher des candidats. « Nous avons deux types d'approche, indique Vincent Nicot, directeur des RH, en charge du recrutement chez Bouygues Construction, le sourcing direct et indirect. »

La première approche consiste à puiser dans le vivier des job boards (Keljob, Monster et Cadremploi) pour trouver des candidats. Une source inestimable. Les trois principaux job boards ne comptent-ils pas dans leur CVthèque plus de 3 millions de CV ? Le groupe mise également sur des mailings ciblés, réalisés à partir des bases de données des job boards par typologies de métiers. Job Search s'appuie également sur les annuaires des anciens élèves des écoles (ingénieurs et commerce) pour se constituer des viviers.

Pour le sourcing indirect, Job Search a noué des partenariats. La structure s'appuie sur des accords-cadres passés avec trois grands groupes d'intérim (Adecco, VediorBis et Adia). Elle s'est également rapprochée d'une quarantaine de cabinets de recrutement, dont Michael Page, François Sanchez Consultants, Alpha.

Résultats ? Depuis janvier, 1 470 CV ont été reçus ; 278 personnes ont été contactées ; et 63 ont passé des entretiens. Un système qui permet de gagner en réactivité et en attractivité auprès des candidats. Le coût de ces approches n'a pas été communiqué.