Une soixantaine de chefs d'entreprise européens réunis pour intensifier leurs efforts en matière de lutte contre le sida. Tel sera le sens d'un sommet qui se déroulera en octobre prochain à Paris. L'initiative de cette manifestation revient à la Coalition mondiale des entreprises contre le VIH-sida (CME ou Global Business Coalition on HIV/Aids), dont le siège Europe est abrité dans les bureaux parisiens du groupe Lafarge.
Créée en 1997 par une poignée de sociétés anglo-saxonnes, la Coalition mondiale, qui est administrée depuis New York, compte aujourd'hui 205 membres. Parmi lesquels de grandes majors internationales : Shell, L'Oréal, Coca-Cola, Lafarge, DaimlerChrysler, Heineken, Unilever... Le rôle de la CME : encourager les entreprises à s'investir dans des politiques de lutte contre le sida, adaptées à leurs spécificités, pour leurs salariés et leurs familles. La Coalition organise des rencontres techniques, favorise les échanges d'expériences, élabore des outils d'aide à la décision, rédige des guides d'intervention, améliore la collecte de données sur le sida dans le milieu du travail. Groupe de pression très influent, la CME représente les entreprises auprès des agences des Nations unies et des instances internationales et elle noue, dans certains pays, des liens étroits avec les gouvernements afin de susciter des rapprochements entre les pouvoirs publics locaux et les entreprises pour lutter contre la pandémie.
Plus modeste, moins politique, mais très active sur le terrain, l'association Sida-Entreprises est née en 2003 sous l'impulsion d'entreprises françaises implantées en Afrique. Accor, Air Liquide, Bolloré, Gras Savoye, Aventis ou encore Thales font partie de ses 25 adhérents. L'association est présidée par Alain Viry, le patron de CFAO, une filiale du groupe PPR spécialisée dans la distribution automobile et pharmaceutique en Afrique et dans les Dom-Tom. Illustration de son dynamisme : l'association vient de recruter un directeur du développement chargé de donner un nouvel élan à ses actions.
Enfin, signalons l'existence du Recueil de directives pratiques du Bureau international du travail (BIT) sur le VIH-sida et le monde du travail. Depuis 2001, ce guide est devenu une bible pour les entreprises et les partenaires sociaux soucieux de favoriser la prévention contre la maladie, de soutenir les salariés contaminés et de lutter contre toutes les formes de stigmatisation et de discrimination des malades. « Le lieu de travail doit jouer un rôle stratégique dans la lutte contre le VIH-sida », déclarait Juan Somavia, directeur général du BIT, en marge de la dernière journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre dernier.
