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Enquête

« Nous explorons actuellement la sortie du salariat classique »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 21.02.2006 | E. F.

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« Nous explorons actuellement la sortie du salariat classique »

Crédit photo E. F.

E & C : Quel regard portez-vous sur le développement de la «parasubordination» ?

B.G. : Nous sommes, actuellement, en train d'explorer la sortie du salariat classique. La forme nouvelle qui est en train d'émerger, que les juristes appellent « parasubordination », se caractérise par une frontière de plus en plus poreuse entre le salariat et l'indépendance. Si l'Italie s'est déjà dotée d'un statut du parasubordonné, en France, nous recherchons encore le type de contrat qui va encadrer cette réalité. Vraisemblablement, ce contrat sera de moins en moins centré sur l'emploi, et, de plus en plus, sur le salarié. Cela rejoint l'idée de Sécurité sociale professionnelle ou de sécurisation des parcours professionnels.

E & C : Quel est l'impact prévisible de cette évolution sur l'entreprise et sur les salariés ?

B.G. : Dans la perspective de la parasubordination, l'entreprise devient le lieu où se nouent et se dénouent des contrats. Elle perd, alors, son épaisseur sociale. Ainsi, en Italie, une entreprise peut ne plus avoir de salariés. Pour les salariés, entrer en parasubordination, c'est renoncer à l'idéal de sécurité pour entrer dans la flexibilité. A ce jeu, les gagnants seront ceux qui auront accumulé le maximum de capital métier.

E & C : Comment les DRH devront-elles s'adapter ?

B.G. : Les entreprises devront apprendre à utiliser une ressource qui ne leur appartient plus, mais qui appartient à la profession. Par exemple, un acte fort de gestion des ressources humaines comme l'intégration d'un salarié dans l'entreprise sera très différent de ce qu'il est aujourd'hui. L'intégration sera beaucoup plus rapide, centrée sur le projet ou sur la mission, c'est-à-dire sur l'activité qui fera sens pour le temps pendant lequel le salarié se trouvera dans l'entreprise.

E & C : On observe, actuellement, une multiplication des contrats de travail. Cela peut-il continuer ?

B.G. : Effectivement, les contrats de travail ont tendance à se multiplier. Mais cela peut n'avoir qu'un temps. Par la suite, une formule du type de celle qu'on trouve dans le rapport Camdessus, préconisant un contrat de travail unique, peut parfaitement revenir.

Auteur

  • E. F.