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Enquête

Des blogs pour créer une pépinière de stagiaires

Enquête | publié le : 07.02.2006 | M.-P. V.

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Des blogs pour créer une pépinière de stagiaires

Crédit photo M.-P. V.

Le géant canadien de l'aluminium Alcan, qui a racheté le français Péchiney en 2004, comble son déficit d'image auprès des étudiants français et européens avec son programme «We all can».

«Tous, nous pouvons », telle est la traduction française du programme dont Alcan lance la deuxième édition. Le canadien était très peu implanté en France et en Europe, avant de racheter le groupe Péchiney. Pour se positionner comme un employeur attractif et susciter les candidatures d'étudiants pour un stage ou un poste, Alcan a imaginé un nouveau dispositif très ciblé à fort pouvoir démultiplicateur.

Pour la deuxième année consécutive, 30 classes ont été sollicitées pour participer à «We all can». Comme en 2004, 350 étudiants de quatre pays européens (France, Allemagne, Italie et Suisse) se sont portés volontaires. Les inscriptions sont closes depuis décembre.

Parrainage

Vingt-cinq seront retenus après avoir répondu à quelques questions, dont un quiz sur la société, et passé un entretien individuel. De mars à mai prochain, chacun sera parrainé par un professionnel du groupe exerçant le métier qu'il souhaite découvrir. Après avoir passé deux jours ensemble dans l'entreprise, ils resteront en contact régulier sur des thèmes prédéfinis. Le fruit de leurs échanges est relaté sur un blog animé par l'étudiant et diffusé dans l'école. L'opération débouche sur une remise de prix à laquelle participe le comité exécutif du groupe. L'année dernière, la lauréate, une étudiante brésilienne de l'Ecole des mines de Saint-Etienne, avait gagné un voyage pour deux au Canada, mi-professionnel, mi-touristique. Et postulé pour un stage dans une usine de Vancouver.

Définir le projet professionnel

« Ce programme nous permet de nous positionner très en amont du processus de recrutement de stagiaires et de jeunes diplômés, en sélectionnant des candidats qui sont au début ou au milieu de leur cursus de formation, explique Sandrine Guyot, responsable des services au recrutement pour l'Europe. Notre objectif est de donner aux étudiants des éléments pour définir leurs envies de stage et, plus largement, leur projet professionnel. Pour notre part, nous identifions ainsi les profils qui, à terme, alimenteront une pépinière de jeunes talents. »

«We all can» s'inscrit dans une politique volontariste de stages longs, de quatre mois minimum, proposés dès la fin de la deuxième année d'études dans les grandes écoles. Chaque année, une centaine d'offres de stage sont diffusées en France. « Nous proposons de vraies missions, qui font appel aux mêmes compétences que celles demandées à un débutant. Le stage constitue, pour nous, un test de préembauche », explique Sandrine Guyot.

Fourchette de rémunération

Le contenu du stage est défini par les opérationnels en lien avec les ressources humaines centrales. Une grille de recommandations d'indemnisation prévoit une fourchette de rémunérations allant de 1 000 euros brut par mois, pour un stagiaire d'avant-dernière année, à 1 200 euros brut, pour un stage de fin de cursus. Le stagiaire bénéficie des jours de congés légaux, et des arrangements sont possibles sur des jours supplémentaires. « D'une manière générale, nous observons un fonctionnement très flexible qui profite tant à l'entreprise qu'au stagiaire », indique Sandrine Guyot.

Alcan ne dispose pas de statistiques sur le taux d'intégration de ses stagiaires en CDI. Mais ces derniers constituent l'essentiel des recrutements de débutants. « Plus de deux tiers des jeunes embauchés ont fait un stage chez nous. C'est la garantie d'une meilleure connaissance générale de l'entreprise et d'une intégration plus rapide. »

alcan

> Activité : production et transformation d'aluminium, fabrication d'emballages.

> Effectifs : 15 000 salariés en France, 70 000 dans le monde.

> Chiffre d'affaires 2004 : 20 milliards de dollars.

Auteur

  • M.-P. V.