E & C : Depuis le 1er janvier, l'ANPE organise un suivi mensuel des demandeurs d'emploi. A-t-elle les moyens de répondre à cette demande ?

C. C. : Cette réforme, souhaitée par le Premier ministre, est un saut quantitatif et qualitatif. Au bout de quatre mois, si le chômeur n'a pas retrouvé de travail, nous l'accompagnons via un parcours de retour à l'emploi, organisé par un seul conseiller, qui suivra, désormais, de 140 à 160 chômeurs jusqu'à leur retour à l'emploi. Auparavant, le chômeur était reçu, a minima, deux fois par an, pas forcément par le même agent. Pour ce faire, l'ANPE va recruter 3 200 agents jusqu'en juin prochain, qui s'ajouteront aux 1 000 personnes embauchées en 2005. La grève, organisée la semaine dernière, suivie à 7,5 % en moyenne, ne remet pas en cause ce suivi mensuel.

E & C : Quel est l'objectif de la plate-forme nationale, lancée le 26 janvier, pour les jeunes diplômés issus des quartiers en difficulté ?

C. C. : Elle permettra de recevoir tous les jeunes diplômés bac +4 ou bac +5 connaissant des problèmes de discrimination afin de leur proposer un stage ou un emploi. L'objectif est de mettre en contact ces jeunes avec les recruteurs, notamment les 250 entreprises signataires de la charte de la diversité ; 2 000 jeunes devraient être concernés par ce dispositif. Par ailleurs, l'ANPE proposera un coaching aux bac +2 et bac + 3, dès le 1er mars. Un appel d'offres a été lancé vers les partenaires privés en ce sens. Le dispositif devrait être opérationnel le 1er mars, et concerner près de 6 000 personnes.

E & C : Comment expliquez-vous la baisse du chômage ?

C. C. : Depuis avril 2005, le nombre de demandeurs d'emploi a baissé de 158 000. Ce recul du chômage n'est dû ni à une progression des radiations, ni aux contrats aidés, ni au papy-boom. Par ailleurs, la population active a continué à augmenter (67 000 personnes environ). Concernant les contrats aidés, leur contribution directe à la baisse est encore modeste : le nombre de personnes concernées était de 455 000 en avril 2005 et de 458 000 en novembre 2005. On peut donc parler d'une réelle reprise de l'emploi.