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Les Pratiques

S3V sensibilise au risque «alcool»

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 03.01.2006 | Martine Rossard

Permanents et saisonniers, dirigeants et perchmen, les salariés de la Société des trois vallées (S3V), en Savoie, ont suivi ou vont suivre, par groupes, une intervention autour du risque alcool.

La Société des trois vallées (Courchevel, La Tania, Méribel) n'a jamais enregistré d'accident du travail dû à l'alcool. Mais elle a déjà été amenée à prendre des sanctions à l'encontre de salariés ayant eu une consommation « trop importante ». Le DRH de la S3V, Frédéric Bois, a envisagé, dès 2002, une action de sensibilisation et de prévention parmi le personnel, permanent et saisonnier, à 80 % masculin.

Face à un sujet jugé «tabou», direction et CHSCT avaient émis quelques craintes. Et la décision a été prise de faire appel à l'Ades (Association départementale d'éducation à la santé) et à son intervenant spécialisé, Pierre de Biasi, dont l'approche est jugée « appropriée et pragmatique ».

Une approche pragmatique

Par groupes de 15 à 20, 131 salariés permanents, y compris les dirigeants, ont participé à une session de formation, sur leur temps de travail, à l'automne 2002. Puis, entre décembre 2003 et décembre 2004, 472 saisonniers embauchés pour l'exploitation hivernale des remontées mécaniques et des pistes de ski ont également suivi ces sessions.

L'ensemble a représenté un coût légèrement inférieur à 30 000 euros (coût pédagogique et salaires chargés), imputé sur trois plans de formation. Des adresses de médecins et de centres spécialisés ont ultérieurement été fournies aux salariés en difficulté. Et, très prochainement, de nouvelles séances doivent être organisées pour les salariés recrutés entre-temps. « Pierre de Biasi donne des repères et des recettes pour ne pas devenir dépendant à l'alcool », confie Frédéric Bois. « Nous avons appris pas mal de choses, notamment qu'avec deux verres, le taux d'alcoolémie est déjà de 0,50 gramme », confirme André Sullice, ancien secrétaire du CHSCT, pour qui l'intervenant manie le sujet « avec humour ».

Un slogan à succès

Animateur de prévention et lui-même savoyard, Pierre de Biasi souligne qu'il ne s'agit pas de diaboliser l'alcool, mais d'informer sur les conséquences de son ingestion « jusqu'au coma éthylique en cas d'hyper-alcoolisation ». Il constate le succès de son slogan «Roulez pas bourrés, travaillez pas bourrés». Et de son simulateur d'alcoolémie, Simalc, qu'il utilise durant les sessions. Celui-ci trace pour chacun sa courbe d'alcoolémie sur 48 heures selon la consommation d'alcool et de nourriture et selon l'âge, le sexe, le poids et la taille. « Même les salariés venus à reculons ont apprécié mon intervention », indique l'intervenant, qui se réjouit de la forte implication du médecin du travail et de la direction.

Son planning est chargé. D'autres sociétés de remontées mécaniques de stations savoyardes de sports d'hiver, comme les Arcs et La Plagne, souhaitent son intervention auprès de leurs personnels.

Auteur

  • Martine Rossard