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Enquête

Le BSP passe les rétributions à la loupe

Enquête | publié le : 29.11.2005 | Emmanuel Franck

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Le BSP passe les rétributions à la loupe

Crédit photo Emmanuel Franck

Le bilan social personnalisé (BSP) de Steria met en lumière des éléments de rémunération collectifs dans une entreprise plutôt portée à l'individualisation.

Les 4 600 salariés français de la SSII Steria ont reçu, mi-septembre, leur premier bilan social personnalisé (BSP). Ce document de huit pages contient l'ensemble des éléments de rémunération auxquels chacun a droit, du salaire de base aux stock-options, en passant par l'épargne salariale, les primes, la voiture et le téléphone de fonction, et même la formation. « Nos collaborateurs ont tendance à ne penser qu'à ce qui apparaît au bas de leur feuille de paie, alors que leur rémunération comporte, en fait, beaucoup d'autres éléments », déclare Muriel Neveu, DRH France.

Davantage de visibilité

Le BSP, élaboré par le cabinet d'actuaires Adding, a d'abord pour effet de compenser un déficit de visibilité à plusieurs niveaux de la rémunération. Dans cette entreprise, dont le BSP ne cherche manifestement pas à valoriser la dimension collective de la rémunération, c'est, paradoxalement, celle-là qui apparaît le plus. Car, autant un salarié connaît les primes individuelles dont il bénéficie (elles apparaissent aussi dans le BSP), autant la prise en charge partielle de la complémentaire santé, la subvention pour le déjeuner, la prime vacances, la participation, ou l'intéressement que Steria envisage de mettre en place l'année prochaine, sont souvent perçus comme allant de soi. Le BSP les remet en lumière. L'inconvénient est que l'absence de versement d'un élément aléatoire, comme la participation, est également souligné. Dans son premier BSP, Steria doit ainsi rappeler que, faute de bénéfices suffisants en 2004, il n'a pas versé de participation en 2005.

Versements obligatoires

Le BSP permet, également, de redonner de la visibilité aux versements obligatoires. Bien qu'elles ne bénéficient qu'indirectement aux salariés, les cotisations patronales et salariales figurent en bonne place. Elles donnent ainsi une idée de ce que coûte effectivement un salarié à l'entreprise. Steria n'omet pas, non plus, de préciser qu'il verse à l'Arrco (retraite complémentaire) une cotisation « plus favorable de 2 % au taux légal », soit 10 % au lieu de 8 %.

Au-delà de cette recherche de visibilité, Muriel Neveu voit dans la BSP un vecteur de communication pour sa politique RH. « C'est l'un des rares moyens de s'adresser à chaque salarié et de lui présenter notre politique de rémunération », expliquet-elle. Elle postule, également, que « mieux les collaborateurs comprennent leur rémunération, plus ils s'engagent ». La prochaine enquête de motivation auprès des salariés lui donnera peut-être raison.

Bilan à venir

Pour l'heure, il est encore trop tôt pour tirer un bilan du BSP. Mais Muriel Neveu remarque que les salariés, à qui la direction a demandé leur opinion, souhaitent que cette initiative soit renouvelée. Certains ont demandé, en plus, des informations sur ce que font d'autres entreprises en matière de rémunération, afin de comparer. La DRH ne devrait pas accéder à cette demande. En revanche, Muriel Neveu envisage de fournir des informations plus précises sur la complémentaire santé. En outre, elle constate que « managers et salariés parlent maintenant le même langage » sur les rémunérations, ce qui facilite le travail des premiers.

steria

> Effectifs : 4 600 salariés.

> Chiffre d'affaires 2004 : 440 millions d'euros.

> Implantations : 13 sites en France.

Auteur

  • Emmanuel Franck