Fini le temps où l'étranger nous enviait notre service public. Aujourd'hui, en effet, celui-ci se caractérise moins par sa performance que par son déficit, son inefficacité et le découragement de ses usagers. Selon Philippe Galy, les causes de l'échec de la gestion du service public sont doubles. La première, c'est qu'il n'existe ni normes ni repères pour cette gestion publique. La seconde, c'est que la logique du pouvoir y est inversée puisque les usagers subissent et les salariés, qui sont logiquement à leur service, sont en fait les maîtres du jeu.

Cependant, le temps du dégel est amorcé et le terme barbare de «fongibilité asymétrique», prévu par la réforme de la loi organique relative aux lois de finances de 2001, généralisable en 2006, devrait recéler le secret de la rationalisation de la gestion des hommes.

Il ne s'agit de rien moins que de permettre aux échelons locaux d'utiliser des crédits de matériels pour recourir à la sous-traitance là où le besoin s'en fera sentir pour instiller une culture de la performance dans l'Administration.

Un premier pas qui, joint à la décision de ne remplacer qu'un départ à la retraite sur deux, à l'introduction de la notion de prime au mérite et à la fin de la notion de limite d'âge pour les recrutements, devrait bouleverser progressivement la gestion du personnel dans le public.

Philippe Galy, ancien de l'ENA, a une longue pratique du service public (urbanisme, logement social, gestion technique urbaine). Ex-Pdg de la SNCM, il est aujourd'hui élu local à Boulogne-Billancourt (92).