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Les Pratiques

L'Aquitaine mesure la qualité de vie au travail

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 30.08.2005 | Claude Mandraut

Les salariés souffrent souvent de stress ou d'un mal-être au travail qui affectent aussi le fonctionnement de l'entreprise. Un outil mis à disposition des PME vient d'être créé en Aquitaine pour objectiver le ressenti de leurs salariés.

Avec le GPS (Gestion des perspectives sociales), les entreprises aquitaines ont désormais les moyens de mieux sonder leurs salariés et d'éviter ainsi des conflits liés aux insatisfactions longuement refoulées. Créé à l'initiative de la DRTEFP, de l'Aract et du conseil régional d'Aquitaine, le GPS se fonde sur un questionnaire élaboré par des adhérents d'Antinea, une association qui regroupe différents cabinets-conseils. Pour le bâtir, ils ont rencontré 140 salariés volontaires. Ce questionnaire a connu sept versions successives afin de le simplifier et de constituer ainsi un outil universel.

Réponses sans tabou

La trentaine de questions se divise en quatre chapitres : votre entreprise, votre travail, votre relationnel, votre avenir. Sans tabou, les salariés s'expriment sur les orientations de la direction, mais aussi sur leur rémunération, la difficulté du travail, les conditions d'hygiène et de sécurité... Des questions sur les relations avec leur chef direct et son style de management (instructions claires, pressions excessives ou reconnaissance de la qualité du travail...) sont également posées. Enfin, la question ouverte : «A votre avis, que faudrait-il prioritairement améliorer dans votre entreprise ?», permet une expression plus libre.

Les partenaires ont dû convaincre les sociétés de se porter volontaires. Car, pour que la démarche porte ses fruits, une véritable implication de la direction et du personnel est requise. Chacune d'elles doit, en effet, monter un comité de pilotage pour suivre l'opération et diffuser l'information.

Le premier test a été réalisé courant 2004 avec une dizaine de sociétés, leur taille oscillant entre 40 et 1 300 salariés. Grâce à la préparation, le taux de retour moyen a été de 60 % et les salariés ont, pour la plupart, répondu à la question ouverte.

Une future base de données

Lorsque le nombre d'entreprises adhérentes sera suffisant, une base de données, baptisée «Géode», sera constituée. Mise à jour régulièrement, elle leur permettra d'avoir des éléments pour s'autoévaluer sur la qualité de vie au travail des salariés et pour se comparer, branche par branche, ou en général, aux autres organisations de la région ayant eu recours au GPS. « Les réponses nous ont permis de relativiser et de vérifier que l'on était plus ou moins en avance dans certains secteurs », explique Henri Dubourg, directeur des ressources humaines chez CVBG (filière vitivinicole), qui a participé au test.

Le dispositif assez lourd qui accompagne l'envoi du questionnaire ne permet pas des sondages très fréquents - maximum une fois par an -, d'autant qu'un certain délai est nécessaire pour mettre en place les projets répondant aux attentes des salariés, puis en évaluer l'impact.

Un désir d'évolution insatisfait

Globalement, il ressort des questionnaires que 53 % des salariés (71 % pour les plus de 50 ans) ont un fort désir d'évolution qui n'est pas satisfait au sein de leur entreprise ; 59 % sont ouverts au changement de métier.

Par ailleurs, 73 % des répondants sont d'accord avec le postulat « Mon emploi est sans lien avec ma formation et mes compétences » ; 67 % indiquent qu'ils n'ont pas suivi de formation professionnelle au cours des trois dernières années.

36 % seulement considèrent que « leur emploi est normalement rémunéré » et 83 % « constatent que leur travail contribuent à satisfaire les clients ».

Auteur

  • Claude Mandraut