Arrivé il y a trois ans à la tête du Centre hospitalier de Roanne, André Pors a mis en oeuvre une réforme importante qui s'est traduite par un assainissement financier et un recrutement en hausse (+13 %) du personnel infirmier.

Par ailleurs, la reconstruction de l'hôpital, réclamée depuis plus de trente ans, a enfin été lancée. « Il y a encore quatre ans, on se posait la question du développement de l'hôpital. On vivait avec des déficits constants. Aujourd'hui, l'avenir est tracé à quinze ans et l'horizon s'est éclairci », estime André Pors.

Pourtant, le moral des troupes est en berne. « Comme dans beaucoup d'hôpitaux, le centre hospitalier de Roanne est dans une logique de marasme du fait des réformes en cours. L'hôpital est régulièrement mis en accusation - ça coûte trop cher - et le climat social s'est beaucoup dégradé depuis l'été de la canicule, où l'on a parlé de désorganisation. Les personnels sont découragés », observe le directeur, qui admet aussi que la rigueur financière est mal ressentie sur le terrain et que l'augmentation du personnel soignant au détriment du personnel administratif et technique, beaucoup plus syndiqué, bouscule les habitudes et les mentalités.

Une situation dont le membre du Centre des jeunes dirigeants qu'est André Pors ne pouvait se satisfaire. Profitant de la mise en route d'un nouvel hôpital, il a organisé, en décembre 2004, la première édition des «Hospitalières», afin de transformer la démolition de l'hôpital en événement positif.

Un comité de rédaction a été créé avec des anciens de l'hôpital de Roanne, qui a débouché sur la publication d'un livre vendu dans les librairies de la ville. Deux expositions, l'une sur l'hôpital du passé, l'autre sur celui du futur, ont été montées, ainsi qu'un colloque sur le thème «Comment réfléchir sur le passé pour préparer l'avenir ?».

Plus populaire, la deuxième édition des «Hospitalières», à l'occasion de la pose de la première pierre du futur hôpital, le 10 juin dernier, a connu deux points forts : une course à pied, entre l'ancien et le futur site, à laquelle ont participé 180 salariés arborant un tee-shirt de l'hôpital, et un «tournoi des blouses blanches», une compétition de tennis organisée par les médecins.

« Au total, ce sont 210 personnes qui ont participé aux événements sportifs. Les retours ont été plutôt positifs puisque, d'ores et déjà, beaucoup de salariés m'interrogent sur l'organisation d'une manifestation l'année prochaine, et certains me proposent des idées comme un triathlon, un tournoi de volley, etc. Tout cela a permis de changer d'air, pour tenter de contrer la tendance au marasme et à la mélancolie. Cela montre aussi qu'on est capables de faire quelque chose en commun, ce qui ne veut pas dire que rien ne reste à faire en termes de management », souligne le directeur. André Pors s'attelle, d'ailleurs, à un projet de «gouvernance» de l'hôpital, qui doit aboutir à un meilleur pilotage et à une plus grande décentralisation des responsabilités.

> Effectifs : 1 700 salariés.

> Budget d'exploitation (2005) : 110 millions d'euros.

> Budget d'investissement sur cinq ans : 125 millions d'euros.