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Enquête

De la parole aux actes

Enquête | publié le : 30.08.2005 | V. Q.

Depuis 2000, Beauté Prestige International (BPI) s'appuie sur un management par les valeurs et par le projet pour développer les hommes et l'entreprise. Son credo : mettre en accord les paroles et les actes.

Un patron ancien danseur professionnel, des licences de parfum avec trois créateurs vivants - Issey Miyaké, Jean-Paul Gaultier et Narciso Rodriguez -, un DRH qui s'occupe aussi de l'organisation, du multimédia et du service consommateurs : BPI (Beauté Prestige International), entreprise du groupe japonais Shiseido, aligne les originalités. Il fallait peut-être ce cocktail insolite pour insuffler, après dix années de management classique, un esprit nouveau à l'entreprise.

Accompagnement de la démarche

A son arrivée, en 2000, le nouveau Pdg, Rémy Gomez, a commencé par indiquer la route (introduire un troisième créateur, Narciso Rodriguez ; développer les marques ; s'organiser en filiales), et le DRH a lancé la démarche d'accompagnement de cette stratégie axée sur le management par les valeurs et le management par projets. « Nous avons travaillé avec 280 salariés pour définir nos valeurs. Puis, ce référentiel nous a servi à créer une formation que l'ensemble des managers a suivie. Il s'agit d'un cycle classique, mais ces valeurs y sont présentées comme des références avec lesquelles l'entreprise doit rester en accord », explique Dominique Vercoustre, directeur général adjoint de BPI, en charge des ressources humaines.

Faire vivre les valeurs

La liste des valeurs est moins importante en elle-même (on y trouve, en vrac, l'exigence, l'interdépendance, le plaisir au travail, etc.) qu'en ce qu'elle marque une volonté de l'entreprise de s'y reporter en permanence. « Tout le problème est de faire vivre ces valeurs quand le contexte devient difficile. Par exemple, alors que notre chiffre d'affaires a baissé en 2003 suite au 11 septembre et au Sras, nous avons dû réduire les coûts et les structures, mais deux budgets n'ont pas été touchés : les médias, pour parler de nos produits ; et la formation, pour continuer à développer les hommes dans l'entreprise », indique le DRH.

Redéfinition des missions

Le management par projets, quant à lui, a permis de redéfinir les missions de chacun et ses liens avec l'ensemble des processus de l'entreprise, le tout assorti d'indicateurs. Cette réorganisation s'est accompagnée d'une GRH attentive avec une mobilité interne de près de 20 % par an et un turn-over externe passé de 15 % en 2000 à... 1 % aujourd'hui.

« Le projet que l'on porte donne envie de rester chez nous. Beaucoup ont eu des challenges importants à accomplir : certains patrons de filiale ont 30 ans. Depuis quatre ans, je porte un discours : «Que chacun puisse grandir dans l'entreprise». Le faire est en accord avec le dire, et c'est cela qui est le plus important. »

BPI

> Activité : industrie de la parfumerie.

> Effectifs : 1 500 personnes.

> Chiffre d'affaires 2004 : 300 millions d'euros.

Auteur

  • V. Q.