logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

Comment rester à l'écoute des salariés

Enquête | publié le : 30.08.2005 |

Image

Comment rester à l'écoute des salariés

Crédit photo

Comment répondre aux attentes de ses salariés ? Tandis que le «CE pour tous» joue la carte de l'augmentation du pouvoir d'achat des salariés des TPE, le bilan sociétal introduit de la démocratie dans l'entreprise.

S'il est un souhait partagé par tous les salariés, c'est bien l'augmentation de leurs revenus. Moyennant 19 euros par mois et par salarié, la société Novalto répond à cette attente basique avec «CE (comité d'entreprise) pour tous». La cible : la TPE de moins de 50 personnes, non soumise à l'obligation légale de constituer un comité d'entreprise. Elle peut ainsi faire bénéficier ses salariés du volet de gestion des activités sociales et culturelles d'un CE traditionnel, à défaut du volet juridique (consultation pour les décisions d'ordre économique et social). Outre les prestations classiques d'un CE (sports, loisirs...), «CE pour tous» offre des réductions sur l'alimentaire et l'habillement. Novalto a, en effet, négocié auprès des grandes enseignes de la distribution une réduction de 5 %, cumulable avec les réductions et les cartes de fidélité, pour ses adhérents.

Petit treizième mois

« En moyenne, les salariés gagnent 1 000 euros par an de pouvoir d'achat. Pour un salarié payé au Smic, c'est un petit treizième mois », assure Bruno Bimet, l'un des trois cofondateurs de Novalto.

D'autres prestations, comme une complémentaire santé à tarif étudié, sont également proposées. Une offre suffisamment attractive pour avoir déjà séduit 1 000 entreprises représentant 12 000 salariés. Présente dans quatre régions - Ile-de-France, Pays de la Loire, Nord-Pas-de-Calais et Rhône-Alpes -, cette entreprise, créée en Savoie en 2001, compte couvrir tout le territoire français d'ici à la fin 2006.

Climat social favorable

« Les entreprises ont compris que, pour être attractives, elles doivent créer un climat social favorable. «CE pour tous» est un outil qui peut accompagner une démarche », indique Bruno Bimet.

L'un de ses clients, l'entreprise Comsoft, en Isère, qui compte 20 salariés dont une majorité de téléprospecteurs, a choisi «CE pour tous» pour fidéliser ses troupes. « Si la TPE offre beaucoup d'avantages en termes de responsabilités, son point faible réside dans ses revenus. «CE pour tous» permet une compensation. Mon objectif est que mes collaborateurs montent avec l'entreprise. Je suis donc preneur de tout ce qui va les aider à monter, à créer un sentiment d'appartenance à l'entreprise », estime David La Rosa, le jeune patron de Comsoft.

Bilan sociétal

Le bilan sociétal, lui, répond aux attentes plus complexes. Créé par le Centre des jeunes dirigeants de l'économie sociale (CJDES) et testé auprès d'une centaine d'entreprises, il a la particularité de mesurer les performances d'une société à partir des regards croisés du management, des salariés (dont les partenaires sociaux) et des clients. Tous les domaines de l'entreprise sont passés au crible, de l'organisation du travail aux relations clients en passant par la gestion, la production, l'innovation, les RH, etc. Des entreprises de l'économie sociale comme les mutuelles Macif et MAIF l'ont déjà conduit, de même que certaines Scop (sociétés coopératives). Mais il peut être réalisé par tout type d'entreprise.

Esprit d'ouverture

« Le bilan sociétal est réservé aux entreprises abordant le management dans un certain esprit d'ouverture, mais le statut juridique n'est pas garant de la démocratie ! A la rentrée, nous allons en mener un avec une PMI classique de 60 salariés, leader dans son domaine et filiale d'un grand groupe canadien. Son patron a, en effet, besoin d'un outil lui permettant de mieux connaître l'entreprise et de faciliter la transparence », explique Gérard Leseul, président du CJDES. Car le bilan sociétal ne se contente pas de délivrer une photographie. En révélant les changements à mettre en oeuvre, il sert « à mettre l'entreprise en mouvement. Les regards croisés des différentes parties prenantes permettent d'aller dans la bonne direction car ils diminuent le risque de déformation de la réalité », souligne Gérard Leseul.

Amélioration obligatoire

Bien entendu, une entreprise qui se lance dans cette démarche ne peut rester au milieu du gué et doit entreprendre de s'améliorer, sinon elle risque de créer de la déception. Le bilan mené par la MAIF en 2003 (700 salariés interrogés, dont l'ensemble des représentants du personnel) a ainsi abouti à un «profil sociétal», avec ses points forts et les pistes d'amélioration. Et une seconde évaluation est prévue en 2006 !

Dans une PME, le bilan sociétal nécessite environ six jours d'intervention, ce qui représente quelque 6 000 euros. Dans certaines régions, le CJDES passe une convention avec la Drire (Direction régionale de l'industrie) pour une prise en charge totale ou partielle du bilan pour les PME. Pour des raisons déontologiques, le CJDES n'intervient jamais dans la phase post-bilan, c'est-à-dire la mise en oeuvre des changements préconisés. V. Q.

Informations complémentaires sur <www.novalto.fr> et <www.cjdes.org>