«Le rapport annuel entre le nombre d'accidents et le nombre d'heures travaillées est de 25 au niveau national. Il tombe à 7 pour les entreprises certifiées Mase travaillant chez les donneurs d'ordre eux-mêmes certifiés Mase. » Serge Keroullé est président de l'association nationale Mase, créée il y a deux mois. Elle regroupe les associations régionales qui se partagent la France en quatre : Etang-de-Berre, la plus ancienne, créée en 1996, Normandie, Nord-Pas-de-Calais et Rhône-Alpes. A ce jour, 640 entreprises, dont 72 donneurs d'ordre comme Air Liquide, Arkema, EDF, Shell ou Sollac, sont certifiées Mase, et 719 sont engagées dans la démarche pour obtenir le label.

Pour être certifiée, l'entreprise candidate doit mettre en application les cinq axes composant le système de prévention des risques dans les domaines de la sécurité, de l'hygiène et de l'environnement, décrits dans le Mase, le Manuel d'amélioration de la sécurité des entreprises. Ils portent sur les actes qui témoignent de l'engagement de la direction, les mesures en faveur du maintien et de l'amélioration des compétences et de la qualification professionnelle nécessaires, les modalités de préparation et d'organisation du travail, les contrôles mis en place et les procédures visant à l'amélioration continue. « L'entreprise candidate, quand il s'agit d'un donneur d'ordre, défend alors son dossier devant le comité de pilotage de l'association régionale. Elle explique le système qu'elle met en oeuvre, les résultats obtenus et ses relations vis-à-vis de ses fournisseurs et de ses sous-traitants », commente Serge Keroullé. Les sous-traitants qui veulent être «masés» sont soumis à un audit, mené par un cabinet indépendant agréé par le comité de pilotage.

La bonne application des exigences du référentiel est contrôlée. Tous les six mois, les entreprises certifiées doivent produire un relevé des données relatives à la sécurité, comme le taux de fréquence, le taux de gravité ou l'analyse des accidents. « C'est ainsi que nous avons vu progresser les résultats sécurité. Nous estimons que leur amélioration est due au fait qu'avec ce référentiel, donneurs d'ordre et sous-traitants partagent un langage commun. Mase est, avant toute chose, proche du terrain avec des conseils très pratiques pour aider les entreprises à améliorer leurs résultats sécurité », indique Serge Keroullé.

Tous les trois ans, un audit de renouvellement est également organisé pour vérifier l'application du système, son efficacité et son appropriation par les acteurs sur le terrain. Mais rien n'empêche une entreprise de se soumettre à un calendrier plus serré. Ainsi, à Aix-en-Provence, le groupe Ortec a décidé de se faire auditer tous les ans pour rester dans la dynamique de la démarche Mase.