Les cadres dépriment : selon le dernier baromètre CFE-CGC*, réalisé par OpinionWay, au lendemain du référendum sur la constitution européenne, le moral des cadres est au plus bas. Non seulement, ils n'envisagent aucune amélioration économique dans les prochains mois, mais ils restent également très pessimistes sur l'évolution sociale.

Huit cadres sur dix estiment que le climat social est mauvais en France. L'augmentation du chômage, les suppressions de poste et la baisse du taux de croissance ne sont guère rassurantes. Cette vision se répercute également, intramuros, au sein de leur entreprise.

Phénomène nouveau : 39 % des cadres jugent qu'un mouvement social dans leur entreprise est « probable » dans les prochains mois, et la même proportion (38 %) d'entre eux se déclarent prêts à participer à un tel mouvement, dont 58 % en faisant grève et 50 % en manifestant. Un décrochage flagrant avec les dirigeants.

Un des motifs de mécontentement concerne les salaires. Alors que les profits des entreprises du CAC 40 sont au plus haut et que les salaires des dirigeants restent connectés aux performances financières, les cadres, eux, se sentent exclus des résultats de l'entreprise. Seul un cadre sur deux se déclare satisfait de son niveau de salaire, et son opinion concernant le système de rémunération ne cesse de se dégrader (moins 5 points en un an).

Seule note positive : 70 % des personnes interrogées apprécient l'équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle, et 64 % leur charge de travail.

* Auprès de 1 095 personnes.