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La diplomatie de Philifoot

Enquête | publié le : 12.07.2005 | E. F.

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La diplomatie de Philifoot

Crédit photo E. F.

Lors du championnat de football de GDF, on joue au foot, mais on fait aussi un peu de business, et l'on entretient ses réseaux.

Dans les années 1970, il y a eu la «diplomatie du ping-pong» : le déplacement de pongistes américains en Chine avait contribué, en créant un canal diplomatique parallèle, à normaliser les relations sino-américaines. Toutes proportions gardées, Philifoot, le championnat de football loisir des services centraux de GDF (3 500 agents), joue un peu ce rôle. D'un côté, il y a le sport. De l'autre, il y a les réseaux, les amitiés, les opportunités qui en découlent et qui facilitent le fonctionnement de l'entreprise et le travail de ses salariés.

Côté sport, le championnat oppose, en 2005, six équipes de six sites des services centraux de GDF, basés dans le nord de Paris et de sa banlieue, dont le siège, situé rue Philibert Delorme, dans le 17e arrondissement de Paris, a inspiré le nom du championnat. Pour l'année 2005, une centaine de salariés, de l'ouvrier au cadre supérieur, avaient payé leur cotisation, seule source de financement du championnat, qui organise un match par semaine.

Une institution

Les équipes de Philifoot jouent également à l'étranger, par exemple contre des sélections d'autres opérateurs gaziers, anglais, belges ou russes, qui sont également des partenaires commerciaux de GDF. Philifoot existe sous sa forme actuelle depuis le début des années 1980. Environ 1 000 agents de GDF et d'EDF y ont participé. « C'est une institution », déclare Gilles Loiseau, président de Philifoot, retraité de GDF où il était secrétaire général de la CGT.

Objectifs commerciaux

Côté diplomatie, Philifoot peut servir des objectifs commerciaux. Exemple avec le producteur russe et partenaire de GDF Gazprom. « Dans le cadre de notre travail avec Gazprom, nous avons rencontré, il y a quelques semaines, une délégation russe dont certains membres étaient footballeurs et souhaitaient jouer un match. Nous avons saisi cette occasion pour améliorer nos relations. L'existence de Philifoot a permis de monter facilement une équipe », se souvient Hubert Greiveldinger, responsable du département acheminement de la direction des transports, membre de l'équipe de football du même nom.

Les managers suivent l'équipe

Lorsqu'une équipe de Philifoot se rend, cette année, en Belgique pour disputer une rencontre contre l'opérateur belge Fluxys, des managers accompagnent l'équipe, et « ils parlent business avec les managers de l'autre entreprise », relève Gilles Loiseau.

Améliorer l'ambiance

Philifoot «sert» aussi l'organisation interne de GDF. En organisant un cocktail, un dîner, ou en proposant des places pour un match de l'équipe de France à l'équipe vainqueur, la direction peut espérer améliorer l'ambiance, la productivité, etc.

« Le championnat permet de garder le contact avec des personnes de services qu'on ne voit pas autrement », relève Hubert Greiveldinger. Ces matchs, où se côtoient toutes les catégories de salariés, créent aussi des situations intéressantes. Ainsi, Gilles Loiseau a déjà affronté ou joué dans la même équipe que des membres de la direction qu'il fréquentait par ailleurs... en négociation. Il a cependant toujours évité les ambiguïtés : « Sur le terrain ou dans les vestiaires, on se tutoyait, mais, en négociation, on se disait « vous». »

Tournoi international

En 2006, un tournoi international sera l'occasion de rencontrer des représentants du comité d'entreprise européen, dont des syndicalistes étrangers. « Ce n'est tout de même pas l'Internationale », relativise Gilles Loiseau. La diplomatie de Philifoot a ses limites.

Auteur

  • E. F.