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Etre en disgrâce

Demain | Chronique | publié le : 12.07.2005 | De meryem Le Saget

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Etre en disgrâce

Crédit photo De meryem Le Saget

Quand on s'entend bien avec son manager ou son responsable de projet, on pense que l'idylle va durer toujours. Mais c'est rarement le cas. Les relations hiérarchiques passent souvent par des phases surprenantes. Après la bonne entente, peut surgir la distance ou même la disgrâce. Le choc est violent pour celui qui ne s'y attend pas. Fini les échanges chaleureux, la connivence, l'écoute attentionnée. L'intérêt du responsable a disparu, sa disponibilité aussi.

Dans un premier temps, la personne se sent totalement démunie, désorientée. Qu'ai-je fait ? Que se passe-t-il ? Pourquoi cette distance soudaine ou ces remarques désobligeantes ? On cherche à comprendre, on se questionne. Il est vrai que la nouvelle donne a de quoi perturber. Plus déroutant encore, malgré les nombreux efforts déployés pour restaurer l'échange ou recueillir un feed-back, rien n'y fait. On se sent face à un mur, sans que l'on puisse trouver la porte d'entrée.

Premier secret : accepter sa déception. Les relations hiérarchiques ne sont pas un long fleuve tranquille. Ce n'est pas forcément lié à soi, mais plutôt à la nature de ce lien particulier et inclassable. Un chef n'est ni un parent, ni un ami, ni un éducateur. Il peut servir de figure d'autorité, d'inspirateur ou de soutien privilégié, mais, comme ces rôles n'ont pas été explicités ou négociés, ils ne sont pas forcément acceptés tels quels par le manager. Par ailleurs, ce dernier peut avoir des préoccupations que l'on ignore. L'équilibre est vite rompu. On s'attend, par exemple, à être écouté, et il n'a pas une minute à nous consacrer. Ou bien on espère un encouragement, un soutien, et il nous demande de rendre des comptes. Résultat : on est blessé, on ne se sent plus sur la même longueur d'ondes. Il est temps de prendre un peu de recul pour mieux digérer sa déception.

Deuxième secret : se protéger. Quand on vit une phase perturbante, inutile de s'exposer outre mesure. Ces périodes passent, la roue tourne. Le manager est probablement lui-même sous pression. On croit, à tort, que plus on monte dans la hiérarchie, plus on est libre. C'est souvent l'inverse, car, dans le haut de la pyramide, les contraintes se renforcent. Le mieux est alors de laisser passer du temps, en espaçant les occasions d'échanges frustrants.

Troisième secret : réenchanter sa vie. Celui qui se sent en disgrâce a souvent l'impression que sa vie n'avance plus, qu'il est mis à l'écart, que son quotidien n'a plus de sens. L'action consiste à restaurer en soi un sentiment de progrès : raviver ses projets personnels, apprendre un nouveau sport ou un hobby, aller suivre un stage, voyager et découvrir de nouveaux horizons... Les possibilités sont nombreuses. N'oublions pas que la roue tourne, que les images que l'on se fait des personnes évoluent et qu'après la disgrâce revient la grâce, ou, tout simplement, l'équilibre. Entre temps, c'est à soi de «réenchanter» sa vie.

Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris <mlsconseil@wanadoo.fr>

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