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L'actualité

Le nouvel acteur de la cohésion sociale

L'actualité | publié le : 07.06.2005 | A. B.

De l'agence d'intérim à l'agence de l'emploi, il n'y a qu'un pas. Il a été franchi par les entreprises de travail temporaire qui voient, avec la loi de cohésion sociale, leurs missions élargies. Avec une réelle satisfaction.

C'était l'ultime épreuve de force pour le Sett, le Syndicat des entreprises du travail temporaire. En mettant fin au monopole de l'ANPE et en permettant à la profession de faire du placement en CDD et en CDI, Jean-Louis Borloo leur a donné une légitimité jusqu'ici inédite. Autrefois qualifiés de «négriers», ces intermédiaires sont devenus de véritables partenaires de l'emploi, aux côtés de l'Unedic et de l'ANPE. Un virage justifié par la nécessité de fluidifier le marché du travail et de doper l'emploi, actuellement au plus bas. Ces nouvelles dispositions étaient au coeur du troisième forum national de la profession, organisé le 3 juin, sous le signe de «la réforme du marché du travail, moteur de la cohésion sociale».

Rapprochement

Les entreprises de travail temporaire (ETT) n'en sont pas à leur première tentative de rapprochement. Dès 1994, elles ont signé un accord de partenariat avec l'ANPE afin de mettre à disposition des demandeurs d'emploi des offres de mission d'intérim. En 2004, 509 682 offres de mission ont été confiées à l'Agence (soit 11 % des offres). Plus récemment, l'ANPE s'est appuyée sur leur expertise en matière d'évaluation pour leur confier la réalisation d'évaluations des compétences et des capacités professionnelles (ECCP), dans le cadre du Pare.

Prochaine étape ? Siéger au sein des conseils d'administration des maisons pour l'emploi. L'autre exploit sera d'obtenir les habilitations de l'Unedic afin de se positionner sur le marché du placement des demandeurs d'emploi. Ces habilitations seront «régionales», mais elles s'appuieront sur « un cahier des charges national », a indiqué Jean-Pierre Revoil, directeur général de l'Unedic, à l'occasion du forum. Une campagne d'habilitation sera d'ailleurs lancée début 2006.

Expérimentations

D'ores et déjà, plusieurs expérimentations de reclassement ont été lancées : après le cabinet Maatwerck, des missions ont été confiées à l'Apec, BPI, Altédia, à l'australien Ingeus et à une agence d'intérim, Adecco, afin de réinsérer 1 000 demandeurs d'emploi présentant des risques de chômage longue durée. Le bilan de ces expériences sera dressé à l'automne, lors de la renégociation de la convention Unedic. « Il appartiendra, alors, aux partenaires sociaux de se prononcer sur l'élargissement ou non de ces expériences », a poursuivi Jean-Pierre Revoil.

L'Unedic chiffre le recours à un prestataire privé entre 3 500 et 4 500 euros par chômeur. Un coût amorti pour le régime si la durée de leur indemnisation est réduite de quatre à cinq mois en moyenne. Reste, toutefois, à régler un problème totalement occulté par les promoteurs de ces expériences : selon l'Unedic, près de 70 % des demandeurs d'emploi ont refusé cet accompagnement vers l'emploi.

Auteur

  • A. B.