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Etude des TMS dans les Pays de la Loire

L'actualité | publié le : 07.06.2005 | Jean-François Rio

L'Institut de veille sanitaire (INVS) vient de publier le premier rapport* issu de son réseau de surveillance épidémiologique des TMS dans les Pays de la Loire. Dans cette région, plus de la moitié des salariés reconnaissent l'existence de symptômes liés à ces pathologies.

Lancé en février dernier par Gérard Larcher, ministre des Relations du travail, le Plan santé au travail 2005-2009 entend réduire de 20 % le nombre de troubles musculo-squelettiques (TMS) déclarés. Un objectif qui ne pourra être atteint sans une réelle connaissance de ces pathologies. A ce titre, le rapport que vient de publier l'Institut de veille sanitaire est très instructif. Il résulte de la mise en place, en 2002, et pour une durée de trois ans, d'un réseau expérimental de surveillance épidémiologique des TMS dans les Pays de la Loire. Objectifs de ce réseau unique en France : fournir une description statistique des TMS par secteurs et par professions, ainsi qu'une analyse des facteurs d'exposition aux risques.

Description statistique

En 2002, première année étudiée, 1 493 salariés (dont 600 femmes) ont été entendus par 68 médecins du travail. Sur ce total, plus de la moitié des personnes (52 % des hommes et 56 % des femmes) reconnaissent l'existence, au cours des douze derniers mois, de symptômes - de type gêne, engourdissement, courbatures, douleur -, dans l'une des zones des membres supérieurs. Ces symptômes sont plus fréquents chez les salariés en contrats précaires (60 % pour les CDD ; 56 % pour les intérimaires, contre 53 % pour les CDI). Leur prévalence reste élevée dans pratiquement tous les secteurs d'activité, souligne aussi le rapport, en particulier pour les hommes dans les secteurs de l'agriculture (73 %) et de l'industrie automobile (67 %). En outre, les ouvriers, qualifiés ou non, de l'industrie et de l'artisanat sont les plus concernés par ces douleurs.

Après 50 ans

Sur l'analyse des TMS déclarés (328 chez 224 salariés), le rapport montre que les pathologies diagnostiquées sont plus fréquentes dans l'Administration (18 %), l'industrie des biens intermédiaires (17 %), l'agroalimentaire (15 %) et l'industrie des biens de consommation (15 %). L'étude affirme, également, qu'après 50 ans, la prévalence des TMS est considérable : en moyenne, un salarié sur quatre de cet âge présente au moins l'un des principaux TMS. En matière d'exposition aux risques, celle-ci varie en fonction du statut de l'emploi (les intérimaires sont plus exposés que les fonctionnaires), tout en étant inversement proportionnelle au degré de qualification.

En 2002, 21 126 cas de TMS ont été reconnus en France au titre du tableau 57 des maladies professionnelles, représentant 67 % des pathologies professionnelles indemnisées (31 461). En Europe, selon Eurostat, l'épidémie de TMS concerne environ 45 millions de salariés.

* Le rapport a été publié le 30 mai sur le site Internet de l'INVS (<www.invs.sante.fr>). Une version papier sera diffusée d'ici à une dizaine de jours.

Auteur

  • Jean-François Rio