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Les Pratiques

KP1 transfère le savoir entre les générations

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 24.05.2005 |

Pour valoriser son personnel senior et l'aider à s'adapter à l'informatisation de l'outil de production, KP1, fabricant de systèmes de planchers et d'ossatures pour le bâtiment, expérimente une action-formation de transfert de compétences.

Chez KP1, la moyenne d'âge est de 42 ans ; 30 % des salariés ont plus de 50 ans. « Nous modernisons notre outil de production, explique Philippe Gensanna, directeur du site d'Avignon qui emploie 200 des 1 400 salariés du groupe. Nous avons commencé à automatiser les lignes de fabrication et à recourir davantage à l'informatique. Le personnel âgé, qui possède un tour de main inestimable, éprouve des difficultés face à ces méthodes. A l'inverse, les jeunes connaissent bien l'outil informatique, mais il leur manque l'expérience de leurs aînés. » Solution : organiser des transferts de compétences entre ces deux catégories de salariés. Ils permettront de favoriser le maintien en poste des seniors et de valoriser leur savoir.

S'approprier la démarche

Au début de l'année 2004, KP1 décide de «décortiquer» les processus de fabrication et de déterminer les «savoir-faire clés» en interrogeant ouvriers, chefs d'équipe, contremaîtres et cadres de l'entreprise. « Puis, nous nous sommes demandé qui détenait ces savoir-faire clés, à qui il fallait les transférer et comment, relate Philippe Gensanna. Pour que les opérateurs et les chefs d'équipe s'approprient la démarche, nous avons préféré leur proposer de travailler avec nous sur la méthode de transfert, plutôt que de leur imposer quoi que ce soit. C'était valorisant, ça a marché. »

L'entreprise reconstitue une ligne de fabrication. « Nous voulons que les «transférants», c'est-à-dire les formateurs, et les «transférés» sortent du contexte de travail et des modes opératoires auxquels ils étaient habitués. Créer un outil spécifique pour le transfert, c'est montrer aux salariés que l'entreprise investit sur eux. » En novembre et décembre 2004, KP1 teste sa méthode sur deux savoir-faire : la détermination de temps de vibration du béton, et la finition des produits à la sortie du processus de fabrication.

Descriptions écrites

Quatre sessions d'une journée sont organisées, deux par savoir-faire. Elles se déroulent par petits groupes de trois personnes formées par un «transférant». Les «tours de main» et les procédures automatisées sont décrits sur le papier, puis, à la fin de la journée, validés par les participants. « De retour sur le poste de travail réel, il suffit de regarder quelques indicateurs de qualité, comme le taux de rebut ou le temps de fabrication, pour vérifier si le transfert a fonctionné », précise Philippe Gensanna. Selon la direction, l'opération a été bien accueillie, « surtout dans les unités de travail qui privilégient un management participatif. La communication facilite le transfert ». En 2005, quatre autres savoir-faire feront l'objet d'une session sur la ligne reconstituée. « Puis, nous espérons que le transfert des compétences entrera dans la culture de l'entreprise », indique le directeur de site. MARIE-PIERRE VEGA