Les propositions du Medef et celles des syndicats sur l'emploi des seniors sont demeurées très éloignées lors de la troisième séance de négociations. Un accord avant l'été est peu probable.
Ont-ils participé à la même séance de négociations ? A la sortie du Medef, le 19 mai au soir, Denis Gautier Sauvagnac, représentant de l'organisation patronale, se réjouissait de voir que la négociation sur l'emploi des seniors « se noue ». Les représentants des syndicats semblent surtout avoir constaté l'ampleur de leurs divergences avec le Medef.
La réunion « n'a pas été satisfaisante », a indiqué Jean-Christophe Le Duigou, pour la CGT, tandis qu'Alain Lecanu (CFE-CGC) est « fortement déçu par le projet d'accord ». L'introduction de ce texte, qui aborde les constats et objectifs et les questions relatives aux représentations socioculturelles de l'âge, fournit à peu près le seul point qui ne soit pas potentiellement conflictuel, « en contournant les principales difficultés », selon Michel Coquillon, de la CFTC.
Pour le reste, le Medef a, de nouveau, avancé des propositions qui concernent le coût du travail, avec la révision des conditions d'attribution de la prime d'ancienneté et les possibilités de cumul emploi-retraite, ainsi que la flexibilité, avec la création d'un contrat de mission réservé aux seniors... et assorti de dispositions fiscales avantageuses. « Après les emplois-jeunes, voici les emplois-vieux », a raillé Jean-Marie Toulisse, de la CFDT.
Autant dire que cette plateforme est loin de correspondre aux voeux des syndicats, qui demandent une sécurisation des parcours professionnels avec une anticipation des conditions de maintien dans l'emploi, intégrant formation, adaptation des postes de travail, bilans professionnels, VAE, réintégration des chômeurs âgés dans l'emploi.
Malgré le souhait du gouvernement de voir aboutir la négociation d'ici à juillet, et dans le contexte de succession d'Ernest-Antoine Sellières au Medef, il semble peu probable que la nouvelle réunion, fixée au 24 juin, soit la dernière.
La Fides, une fédération d'associations de chômeurs licenciés après 45 ans, veut faire valoir ses positions dans la négociation sur l'emploi des seniors. « Dans cette négociation, nous, chômeurs âgés, ne sommes représentés par personne », indique Jacques Gosselin, son président. .
La Fides a prévu de manifester, le 25 mai prochain, devant le siège du Medef, à Paris. Une plate-forme sera remise au patronat, avec des propositions portant, notamment, sur la discrimination à l'embauche, la création d'une structure de prospective sur l'emploi, la promotion de la complémentarité des générations.
