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3 000 postes en jeu chez STMicroelectronics

L'actualité | publié le : 24.05.2005 | anne bariet

La réputation de STMicroelectronics vient de se lézarder : vitrine high-tech, boosté par des fonds publics, le fabricant franco-italien prévoit la suppression de 3 000 postes dans le monde.

Un an et demi après l'annonce de la fermeture de l'usine de Rennes et le transfert de sa production à Singapour, STMicroelectronics récidive en annonçant, cette fois, 3 000 suppressions de poste « d'ici à la mi-2006 » au niveau mondial (hors Asie), soit 6 % de ses effectifs. Pour l'instant, la direction refuse d'évoquer la ventilation des suppressions d'emploi.

Quels sites seront touchés ? Le groupe de semi-conducteurs compte 10 000 salariés dans l'Hexagone, principalement à Rousset (13), Grenoble (38) et Tours (37). Seule certitude : « Le coeur de la recherche restera en Isère », a affirmé Cyrille Gibot, porte-parole de l'entreprise. Il est vrai que le spécialiste des semi-conducteurs avait investi 1,4 milliard de dollars sur ce site, en 2002, au même titre que ses partenaires, le néerlandais Philips et l'américain Motorola, pour réussir le lancement d'un vaste programme de recherche et de développement sur les puces électroniques.

«Pôles de compétitivité»

Ce programme, montré en exemple comme arme pour lutter contre les délocalisations, avait reçu des pouvoirs publics 543 millions d'euros pour la période 2002-2007. L'idée des «pôles de compétitivité» était même venue de l'investissement de STMicroelectronics dans la nouvelle usine de Crolles. Le site de Tours concourt, d'ailleurs, avec les universités de Tours et d'Orléans, ainsi que le CEA (Commissariat à l'énergie atomique) pour décrocher ce prestigieux label. Mais, STMicroelectronics a, elle aussi, été saisie par l'engouement pour les délocalisations, et une partie des 3 000 emplois supprimés seront transférés en Asie.

« Déjà, le développement est recentré sur certains projets. Une partie est même installée en Asie au plus près des clients », indique Jean-Marc Sovignet, délégué central CFE-CGC de l'entreprise. Si le marché asiatique ne représentait que 12 % des ventes mondiales de semi-conducteurs en 1987, il est passé aujourd'hui à plus de 50 %. Une tendance qui a poussé l'ensemble des marques électroniques à se rapprocher de cette zone.

Engagements tenus ?

L'argent public a-t-il été utilisé à bon escient ? « Nous avons tenu nos engagements en matière d'investissement et de créations d'emploi, affirme Cyrille Gibot ; 1 200 personnes ont été intégrées à Crolles entre 2003 et 2005. » Le détail du plan de restructuration devrait être connu dans quelques semaines. Mais, d'ores et déjà, en France, partenaires sociaux et direction s'orientent vers un accord de méthode, la procédure légale de consultation devant, elle, démarrer en septembre.

Management et syndicats espèrent toutefois éviter la casse sociale « en proposant des mesures de départs volontaires, de préretraites ou de mobilité... » Une division de Grenoble avait annoncé un plan d'embauches en interne deux jours avant l'annonce des suppressions de poste.

Auteur

  • anne bariet