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L'actualité

Recul des jours de grève dans le privé

L'actualité | publié le : 17.05.2005 | Céline Lacourcelle

Une enquête, que vient de publier la Dares, annonce le recul de la conflictualité dans le privé, notamment lié à la fin des négociations sur les 35 heures et à la hausse du chômage.

Pour la deuxième année consécutive, le nombre de conflits dans le secteur privé a diminué, selon la Dares*. Ainsi, les années 2002 et 2003 confirment une tendance amorcée depuis le début des années 1980, exception faite des pics enregistrés en 1999 et 2001. Par ricochet, le nombre de jours de grève baisse également, en 2003, pour la troisième année consécutive, et atteint son plus bas niveau depuis 1998. Il a chuté, ainsi, de moitié entre 2001 et 2003, passant de 30 jours à 15 jours annuels pour 1 000 salariés. Au total, ce sont 224 000 journées individuelles non travaillées dans le secteur privé (hors transports), dont près des deux tiers ont été enregistrées dans l'industrie. Particulièrement touchés : les biens intermédiaires et la métallurgie.

L'explication de cette baisse de la conflictualité ? L'arrêt des négociations sur les 35 heures et la hausse du chômage, selon la direction des études et des statistiques du ministère du Travail.

Emploi et conditions de travail

Le thème des salaires domine toujours, surtout après la reprise, en 2001, des négociations faisant suite au gel ou aux modérations salariales assujetties aux accords 35 heures. Pour autant, ce sont les revendications relatives à l'emploi et aux conditions de travail, notamment sur l'organisation du travail, qui progressent le plus. Les premières représentent, ainsi, 28 % des conflits en 2003, contre 20 % l'année précédente. Ce chiffre est à mettre en parallèle avec le nombre de plans sociaux notifiés à l'Administration, en augmentation, en 2003, de plus d'un tiers par rapport à 2002.

Actions plurisyndicales

L'initiative de ces mouvements de grève revient principalement, et comme les années précédentes, à la CGT. Ce syndicat est, en effet, à l'origine d'un quart des conflits en 2002 et en 2003, devant la CFDT (10 %) et la CGT-FO (2 %). Au total, la CGT participe seule ou avec d'autres syndicats à plus de la moitié des conflits, contre un tiers pour la CFDT. C'est aussi la confirmation d'une nouvelle tendance : « Par rapport à 2001, la part des initiatives plurisyndicales augmente légèrement pour la CFDT, la CGT et la CGT-FO, au détriment des actions monosyndicales », note la Dares. Autre nouveauté : la hausse de la part des actions de protestation en dehors d'une intervention syndicale. Elles représentent 10 % des arrêts de travail.

Dans ce bilan, la fonction publique d'Etat et les transports se distinguent. A l'origine ? La réforme des retraites. En effet, les conflits qui l'ont accompagnée ont totalement changé la donne, avec plus de 3,6 millions de journées de grève recensées pour la fonction publique d'Etat (hors Poste et France Télécom) et 505 000 journées dans les transports. C'est, respectivement, six fois et quatre fois plus qu'en 2002.

* Dares, Premières informations, n° 18.4, mai 2005.

Auteur

  • Céline Lacourcelle