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Enquête

La recherche permanente de la sécurité

Enquête | publié le : 08.02.2005 |

Le patron de Bouzinac Industries, une PME de la métallurgie, a fait de la sécurité des conditions de travail son cheval de bataille. Aujourd'hui, il s'attaque à la prévention des risques chimiques.

En 1996, Jean-Luc Sinquin reprend avec un associé Bouzinac SA, une PME d'Ecouflant (Maine-et-loire) fabriquant des roues métalliques et des jantes pour poids lourds qui vient de déposer le bilan. L'entreprise est alors en état de délabrement technique et le nouveau patron entreprend une première mise à niveau technique et des normes de sécurité.

Diagnostic court

En 2000, pour identifier les risques liés à la manutention, l'entreprise s'adresse à l'Aract des Pays de la Loire. Le document de synthèse, réalisé à l'issue d'un «diagnostic court» (audit gratuit de six jours), identifie les risques traditionnels de lombalgies et de troubles musculo-squelettiques liés à des postes mal adaptés et à une organisation du travail peu rationnelle. « A partir de là, nous avons recherché les solutions en interne. Pour limiter les coûts, nous avons réalisé des installations permettant d'améliorer les conditions de travail. Par exemple, un système qui évite de se baisser pour prendre une pièce ou des plateaux rotatifs de présentation des outils pour éviter la fatigue », indique Jean-Luc Sinquin.

En revanche, le chef d'entreprise n'a pas lésiné sur l'investissement dans la matière grise quand il s'est agi d'élaborer, en 2002, le document unique pour la prévention des risques professionnels : il a embauché, à cet effet, un ingénieur à mi-temps pendant six mois. Et, en janvier dernier, un responsable technique, dont la fonction englobe la sécurité et la prévention des risques, a été recruté. Un choix original dans une PME de seulement 15 salariés.

Réorganisation du travail

Au-delà des outillages maison, une réorganisation du travail a aussi été mise en place. Ainsi, pour éviter des «reprises», c'est-à-dire des manipulations multiples de pièces métalliques pesant parfois jusqu'à 60 kilos, les postes de travail et les façons de faire ont été revus. Par exemple, une pièce qui doit recevoir trois soudures est à présent positionnée une seule fois au lieu de trois auparavant.

Plan de prévention

Le plan de prévention élaboré pour le document unique prévoit également de la formation et de la communication : livret d'accueil remis à jour régulièrement et envoyé à la société intérimaire avec laquelle la PME travaille périodiquement ; formation systématique au poste de travail et à la sécurité ; contrôle quotidien par les opérateurs des boutons d'arrêt d'urgence des machines. « En faisant cela tous les jours, les opérateurs prennent conscience qu'ils sont sur des machines-outils à risques. Dans une entreprise, tout le monde doit s'intéresser à la sécurité : c'est une chaîne », souligne Jean-Luc Sinquin. C'est aussi une veille permanente qui conduit le chef d'entreprise à travailler avec la Cram sur les nuisances sonores - des moteurs de machines ont été déplacés à l'extérieur de l'atelier - ou avec la Drire (Direction régionale de l'industrie), qui a accordé une subvention pour l'investissement dans un matériel de peinture qui réduit à la fois les rejets industriels et les risques pour les opérateurs.

Veille constante

Aujourd'hui, le chef d'entreprise se lance dans l'inventaire des produits chimiques et sur leur niveau de toxicité. « La veille doit être constante car l'environnement et les produits évoluent en permanence. » Pour Elisabeth Tayar, chargée de mission à l'Aract des Pays de la Loire, qui a réalisé le diagnostic court, le grand mérite de cette entreprise tient « au chemin parcouru depuis 1996 et surtout au fait qu'elle ne se relâche jamais. Et c'est cela qui est le plus difficile dans la prévention ». V. Q.

Bouzinac Industries

> Activité : fabrication de roues métalliques et de jantes pour poids lourds.

> Effectifs : 15 salariés.

> Chiffre d'affaires : 3,792 millions d'euros en 2004.