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Enquête

Un «petit» accord concurrencé par le web

Enquête | publié le : 11.01.2005 | Rodolphe Helderlé

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Un «petit» accord concurrencé par le web

Crédit photo Rodolphe Helderlé

Chez Devoteam, seule la CFTC a paraphé, début 2004, un accord autorisant le panneau d'affichage électronique. L'interdiction d'utiliser la messagerie à des fins syndicales explique pourquoi les autres syndicats ont refusé de signer. Il sont, en revanche, présents sur Internet.

En 2002 et 2003, une restructuration chez Devoteam se solde par le licenciement de 200 salariés. La société de conseil en systèmes d'information découvre, à cette occasion, l'expression syndicale, avec la création de quatre sections (CGT, CFDT, CFE-CGC et CFTC).

Début 2004, un accord «de moyens» est négocié avec ces organisations. De façon très classique, il prévoit l'attribution d'un bureau équipé d'un ordinateur et d'un fax à chacune d'entre elles. En prime, la direction accepte que chaque section syndicale puisse publier des informations sur l'intranet. « Le panneau d'affichage électronique se justifie d'autant plus qu'une grande partie des salariés sont en mission longue durée chez nos clients », souligne Diego de Brisoult, le DRH. Mais, surprise, seul le représentant de la CFTC accepte de parapher le texte.

Portée limitée

Les non-signataires mettent en avant sa portée limitée. « Nous tenions à ce qu'il autorise le tract électronique. Par ailleurs, le fait que la direction puisse fermer les espaces syndicaux quand elle le juge utile ne nous satisfaisait pas », explique Mayssan Ali-Hassan, délégué syndical CGT. Quelques mois après son ouverture, l'espace intranet de la CFTC ne croule pas sous les mises à jour. « Je le regrette, mais je préfère m'impliquer davantage dans les négociations. C'est une question de priorité », avance Bruno Dardonville, délégué syndical.

Maintenir le lien

Chez Devoteam, l'intranet est pourtant un outil indispensable, permettant de relier à la culture «maison» des salariés nomades, dispersés dans les entreprises. « Au-delà de l'intranet, nous cherchons à maintenir le lien avec nos consultants par une politique de proximité », confirme Diego de Brisoult. Ainsi, la direction de Devoteam n'a pas attendu la signature de son accord «de moyens» pour faire, sur son intranet, une place au comité d'entreprise qui y publie ses procès-verbaux. Un forum de discussion y est même ouvert. Un véritable bric-à-brac, où les petites annonces sur les ventes de voitures cohabitent avec des commentaires sur des prestations culturelles et des sujets sociaux. Certains délégués syndicaux ne se privent pas pour y lancer des débats.

Sites syndicaux

Le CE, comme la direction, laisse faire. Explication : l'essentiel du discours syndical figure sur le web, la CFDT, la CFE-CGC et la CGT disposant de leurs propres sites. L'adresse Internet de l'Ugict-CGT Devoteam arrive même en seconde position lorsque l'on tape le nom de l'entreprise sur le moteur de recherche Google. De quoi, sans doute, faire réfléchir la DRH. Laquelle entend déjà, pour séduire les futurs candidats, étayer ses informations RH sur son site corporate.

Devoteam

> Activité : services informatiques.

> Effectifs : 1 475 salariés.

> Chiffre d'affaires : 126 millions d'euros en 2003.

Auteur

  • Rodolphe Helderlé