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Des souhaits très raisonnables

Dossier | publié le : 30.11.2004 | L. G.

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Des souhaits très raisonnables

Crédit photo L. G.

Seuls 13 % des salariés disent connaître dans les grandes lignes la réforme de la formation professionnelle, selon une étude de la Cegos. Ils souhaitent majoritairement des DIF qui favorisent leur adaptation au poste de travail.

Les salariés sont loin d'être aux aguets de la réforme de la formation professionnelle. 75 % d'entre eux disent n'en avoir jamais entendu parler, annonce une étude Cegos réalisée en octobre dernier auprès de 810 salariés du secteur privé. Un grand chantier d'information s'ouvre.

1 Un très fort déficit de communication

Selon cette étude, 3 % seulement des salariés déclarent avoir une connaissance précise de cette loi, et 10 %, dans les grandes lignes. Ce niveau est comparable à celui observé il y a un an. 75 % des salariés interrogés disent ne pas en avoir entendu parler.

2 Un DIF sur des formations métiers

Une fois comprises les modalités du DIF, les salariés expriment des souhaits raisonnables : des formations très opérationnelles, centrées sur leurs besoins immédiats, dans le cadre de leur métier actuel (54 %). Les formations concernant un nouveau métier intéressent 27 % des candidats, et celles de développement personnel, 26 %.

A l'inverse, DRH et responsables de formation pensent que l'utilisation du DIF va porter sur le développement personnel (72 %), les formations sur des compétences métiers actuels venant assez loin derrière (34 %), tandis que les formations sur des métiers nouveaux ne seraient demandées que par 26 % d'entre eux. Les salariés privilégient donc l'employabilité immédiate, une attitude que les DRH sous-estiment.

3 Le poids des formations métiers

Ces souhaits de DIF, finalement raisonnables, s'expliquent peut-être par les pratiques anciennes en matière de formation. En effet, les deux tiers des formations suivies actuellement sont orientées sur des contenus métiers, 17 % concernent le développement personnel et 15 % sont des formations qualifiantes ou diplômantes. Dans 82 % des cas, elles sont effectuées dans le cadre du temps de travail exclusivement, pour 11 % en dehors et pour 7 % de façon partagée. L'initiative de la formation revient le plus souvent à l'entreprise (44 % des cas) ou à l'initiative conjointe de l'entreprise et du salarié (33 %). Les formations réalisées à la seule initiative du salarié ne représentent que 23 % des cas, avec cependant une légère progression par rapport à 2003 (19 %). Ces formations se situent de façon très majoritaire dans le cadre du plan de formation, 7 % seulement entrant dans le cadre du capital temps formation et 2 % dans celui d'un congé individuel de formation.

4 La formation hors temps de travail n'est pas diabolisée

Une partie importante des salariés sont prêts à se former en partie ou en totalité en dehors des heures de travail (47 % en partie et 16 % en totalité). Ce taux apparaît néanmoins en retrait par rapport à septembre 2003, où 63 % des salariés disaient accepter de se former en partie en dehors du temps de travail, et 36 %, en totalité hors temps de travail. Les différences hommes/ femmes sont assez mineures. 47 % des hommes et 45 % des femmes sont prêts à se former partiellement en dehors de leur temps de travail.

5 Les salariés sont partagés sur le fait de consommer le DIF au fur et à mesure ou de le capitaliser

Compte tenu du faible niveau de connaissance des nouvelles possibilités offertes par le DIF, un nombre significatif de salariés interrogés ne se prononcent pas sur la manière dont ils vont consommer leur capital de 120 heures.

Cependant, pour ceux qui se prononcent, une majorité (40 %) est désireuse de cumuler son DIF sur plusieurs années. 32 %, en revanche, veulent le prendre au fur et à mesure et 28 % ne se prononcent pas. 57 % des personnes seraient même intéressées par un système permettant de prendre le DIF par anticipation.

L'intention de cumuler les heures DIF décroît avec l'âge : 43 % des salariés de moins de 35 ans souhaitent le faire, pour 41 % des 35-44 ans, 36 % des 45-54 ans et 28 % des 55-64 ans.

Les différences hommes/ femmes sur cette question ne sont pas négligeables. 41 % des hommes et 37 % des femmes souhaitent le cumuler. 30 % des hommes et 34 % des femmes préférent le prendre au fur et à mesure.

Auteur

  • L. G.